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  Table de mariage rennaise dite table à tirettes  
 

Très rare table à tirettes de mariage en merisier,
travail rennais par Charles Allory, vers 1810-1815.

Il s'agit là d'une des plus luxueuse, parmi toutes les tables rennaises connues à ce jour.

 
     
 
De telles tables sont reproduites dans l’ouvrage ancien très documenté du Docteur Jambon :
« Les beaux meubles rustiques du vieux pays de Rennes ».
On peut y lire : « Les plus anciennes, qui sont aussi les plus belles et les plus typiques, se rattachent au style Louis XIII et Louis XIV. Ce sont les tables à tirettes, les véritables tables de mariage… Beaucoup de ces jolies tables ont été maltraitées, et il est rare aujourd’hui d’en trouver avec des barres intactes. »

 
     
 

Plateau

 
     
 

Le plateau à bordure striée adopte un montage en cadre à coupe d'onglet.

 
     
 
Panneau central
 
     
 
La large ceinture, ou coffre, présente au centre une magnifique traverse médiane richement sculptée d’un lambrequin réticulé orné de cinq campanes entre deux coquilles posées sur des feuilles nervurées - la première traitée au naturel, telle une coquille St. Jacques, et la seconde, à bordure ourlée, davantage stylisée à la manière des rocailleurs - le tout disposé dans une arabesque composée de mouvements en S affrontés et ponctués de crossettes.
 
     
  Tirette  
     
 

De part et d’autres, deux tirettes, très caractéristiques des tables rennaises de mariage, chacune munie d’une poignée de tirage façonnée dans la masse, courbée et sculptée d’une crosse feuillagée, coulissent horizontalement dans une feuillure pour donner accès au rangement sur un plancher en bois de châtaignier.
Les bords de la traverse médiane et des traverses horizontales, qui encadrent ces tirettes, sont moulurés d’un quart de rond puis d’un large cavet et enfin d’un champs plat souligné d’un feston dentelé. De plus, une élégie ou plate-bande pratiquée dans la masse sur le bord des tirettes donne encore du relief à l’ensemble et met en valeur l’ornementation sculptée.
Au centre, une palmette nervurée et étirée encadre un cœur réticulé sur une base de deux motifs en S ourlés de feuillages nervurés d’où s’échappent en rinceaux de gracieuses tiges garnies de fleurs, de glands et de feuillages.

 
     
 

Piétement

 
     
  Piétement et barre à chat  
     
 

Superbe piétement à balustres terminé par des boules aplaties et relié par une belle entretoise
d’origine ou « barre à chat » aux traverses latérales galbées et au bords moulurés d’un
quart de rond.

 
     
   
     
 
Les cotés et le dos de la table adoptent la structure panneautée habituelle.
 
     
  Vue de côté  
     
 
Dimensions
Hauteur : 0,81 m - Largeur : 1,90 m - Profondeur : 0,69 m
 
     
 

L’attribution à Charles Allory, le plus emblématique des sculpteurs rennais, ne fait aucun doute. Charles Allory naît à Pacé, le véritable « berceau » du mobilier rennais, en 1783. Son père est le célèbre menuisier-sculpteur François Allory, et son parrain n’est autre que Charles Croizé, que l’on peut considérer comme le plus grand menuisier-sculpteur Rennais. Rien d'étonnant à ce qu'il acquiert à son tour un grand renom : l’abondance de sa production, alliant qualité de menuiserie et de sculpture, et la reconnaissance aisée de son style affirmé ont même contribuées à faire de cet artisan le plus célèbre du pays de Rennes.

Charles Allory a fait l’objet de nombreux articles mais la référence est certainement l’ouvrage de Gwénaël Baron « Menuisiers et mobilier du pays rennais de Rennes », l’un des plus récent et surtout le plus complet, qui consacre un chapitre à Charles Allory et où sont énoncées les origines de sa renommée :

- « Tous (ces) meubles font preuve d’une grande maîtrise technique ».
- « Sur toutes ses armoires, Charles Allory fait apparaître un même motif : un cœur, disposé sur la traverse inférieure…le motif de cœur est un trait spécifique à l’auteur, une signature décorative…»

 
     
 
Extrait de « Menuisiers et
mobilier du pays de Rennes »
 
     
   
Outre la présence de cette signature décorative, on retrouve, bien que différemment disposés, les motifs du panneau central de notre table sur différents meubles signés Charles Allory reproduits dans le même ouvrage :
   
     
   

 

 

 

 

 

- une horloge datée 1831.

 

 

 

 

 


- l’armoire conservée à la mairie de Pacé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- le lit à baldaquin des collections du Musée de Bretagne.

 

     
         
     
   

Seules trois autres tables de Charles Allory peuvent être répertoriées à ce jour, dont deux, d'un modèle très proche, reproduites ci-dessous. Précisons bien que la troisième n'est pas le modèle que l'on pouvait (il faut savoir effacer ses traces) encore apercevoir sur le net, table d'un collègue qui s'était en fait contenté de "pomper" notre descriptif (c'est tellement plus facile que de travailler soi même ! Mais évidemment fortement sujet à caution ...) pour une table donc, qui n'avait absolument rien à voir avec un travail de Charles Allory ... Voici au passage ce qu'il en est hélas bien trop souvent des attributions, autant chez de trop nombreux experts que commissaires priseurs et antiquaires. Nous en ferons prochainement état avec une table semblable (mais beaucoup moins riche, un tout petit peu moins ancienne, et ayant subie de graves transformations) achetée dans une salle des ventes française renommée pour : "Vendée en partie XVIIè" et ainsi décrite par un expert qui sans doute, tenant le mobilier régional pour peccadille ne tient pas à parfaire ses connaissances fort limitées en ce domaine (il serait vain d'en chercher trace sur le net, elle se perdit lorsque nous engageâmes une bien inutile conversation avec notre homologue américain ... comme nous le disions il faut savoir effacer ses traces) table donc par la suite en vente aux États-Unis pour : "Vendée - Époque Louis XIII - XVIIè siècle - 1655" ... Rien que ça ! Le prix était affiché (les marchands "les moins chers", comme on le sait, prenant la précaution de ne pas l'omettre) 14.500 dollars (rassurons-nous, cela ne fait qu'à peine 13.000 euros ... et applaudissons ce qui, à ma connaissance, pourrait bien être un nouveau record mondial pour une table rennaise).

   
     
   
Deux autres tables de Charles Allory