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Buffet-argentier d'apparat
en acajou massif, ouvrant à six portes et galbé toutes
faces, époque milieu du XIXè siècle.
Ce meuble, absolument unique, est
réellement stupéfiant par ses galbes prononcés,
en façade (où le galbe atteint 17 cm sur une largeur
de seulement un mètre) mais aussi en côtés. Tandis
que les côtés du corps inférieur simulent des
portes par le jeu de moulures et de sculptures, ceux du corps supérieur
sont à portes galbées. En façade, les deux vantaux,
fortement cintrés, sont également foncés de vitres,
galbées bien entendu comme celles qui habillent les portes
des côtés. Fait assez exceptionnel, base des portes et
du faux-dormant sont également galbés en élévation,
ajoutons à celà une corniche fortement cintrée,
des traverses généreusement chantournées, des
pieds bien galbés, le défi de l'ébéniste
est clair : fabriquer un meuble tout en courbe, qui ignore quasiment
la ligne droite.
Venons en maintenant à la sculpture qui anime
ce meuble, elle est d'une richesse luxuriante et d'une très
grande qualité. Le style Régence est ici sublimé
par la main d'un maitre-sculpteur à la virtuosité éblouissante.
En parfaite harmonie avec le parti pris du bâti, la sculpture
défie la ligne droite et se joue même du cadre des moulures
pour laisser s'épanouir librement culots, vases, cartels, piedestals,
corbeilles fleuries, entrelacs, arabesques, crosses, volutes multiples,
motifs en S, coquilles, collerettes festonnées, torches, instruments
de musique, et chutes florales partout présentes...
Bel état d'origine du meuble,
serrures et clés d'origine, fonçures du dos,
plafond et compartiments intérieurs en chêne, plancher
en sapin.
Il est difficile de déterminer
l'origine géographique de ce meuble, qui répond à
une commande privée d'un meuble d'apparat. Ce peut être
une fabrication parisienne, mais nous penchons plutôt pour un
travail portuaire (et sa garniture d'indienne de coton vient renforcer
cette hypothèse) peut-être plus précisément
Dunkerquois.
Meuble également difficile à
dater, entièrement réalisé à la main, aux
fonçures provinciales typées du début du XIXè
siècle, donc probablement antérieur de quelques décennies
à l'époque Napoléon III.
Dimensions : 2,21 m de haut x 1,61 m de large x 0,70
m de profondeur
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