Ce charmant meuble provençal
d'appui ou d'applique se présente comme une armoire miniature
coiffée d'une corniche cintrée et ouvrant par une grande
porte vitrée (compartimentée en triangles par des baguettes
moulurées et foncée de six vitres anciennes) ainsi que
deux petits tiroirs en partie basse. Il possède des montants
arrondis creusés de cannelures et ponctués de beaux
pieds en volutes, et deux fort belles traverses sculptées :
la traverse haute d'une marguerite en fleuron et de tiges végétales
dans des réserves de part et d'autre, la traverse basse
ajourée à la nîmoise d'une corbeille fleurie sur
un culot d'acanthes.
L'intérieur est agrémenté d'une étagère
médiane ainsi que de deux petites tablettes en retrait pour
ainsi placer verres et carafes.
La porte est parée de très belles garnitures en fer
ouvragé, une entrée de serrure découpée
avec son bouton en fer et une épaisse fiche à lacets
à pans et turlupets.
Au dos du meuble, on remarque ses crochets d'origine pour le suspendre
au mur.
Les fonçures du meuble, dos, plafond en voûte ainsi que
plancher et fonds de tiroirs sont en sapin.
Le verrier ou verrio, mais encore
verriero en provençal, est un petit meuble de cuisine suspendu
dans la pure tradition provençale, région où
le vaisselier n'existait pour ainsi dire pas et où il se voyait
remplacé par une multitude charmante de petits meubles à
fonctions diverses : la panetière, fixée au dessus du
pétrin, pour ranger le pain, l'escudelié, pour le rangement
de la faïence, l'estagnié, pour celui des étains,
la saliero ou boîte à sel, la farniero ou farinière,
pour enfariner les poissons, le couteliero ou porte-couteau, et donc
enfin le verriero, pour le rangement des verres et carafes.
Très bel état et superbe
patine d'origine.