Cette table se distingue par son élégante
simplicité mettant en valeur l'éclat de son bel acajou,
et il faut noter la grâce de ses courbes, le chantournement
des ceintures en belle harmonie avec le "coup de fouet "
de son piétement Louis XV.
Nous avons affaire ici à la véritable* table en cabaret,
meuble raffiné né de la mode des nouvelles boissons
de salons, le thé, le chocolat puis le café, table dont
le plateau massif est évidé sur toute sa surface pour
former une sorte de cuvette à rebord légèrement
arrondi destiné à retenir tasses et verres.
Ces petites tables précieuses
connurent un véritable engouement dans les grands ports de
l'atlantique qui furent les importateurs de ces boissons venues des
Amériques et d'Orient, elles furent en grande vogue dans les
châteaux de la noblesse et les hotels particuliers des riches
marchands, avant que de faire mode à Paris où furent
créées par les plus grands ébénistes (Carlin
- RVLC...) d'extraordinaires petites cabarets dans les matières
les plus luxueuses telles que les laques orientales et européennes
ou encore la porcelaine de Vincennes - Sèvres.
* Il n'est sans doute pas inutile
de rappeler ici la définition exacte de ce qu'est une table
en cabaret : petite table rectangulaire, circulaire, ovale (ou même
triangulaire) comportant un dessus soit creux en cuvette,
soit à plateau rapporté, soit encore
plat mais lavable, servant à prendre les boissons.
Il est entendu que, pour ce dernier cas, différents matériaux,
hormis le bois, pouvaient être utilisés : marbre, porcelaine,
laque, faïence, canne, tôle.
Cette table pouvait porter en permanence un service à thé
ou à café.
Très bel état d'origine,
absolument aucune greffe,
belle finition en vernis-tampon, belle patine.