IMPORTANTE SCULPTURE
EN TERRE CUITE |
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Très importante et rare sculpture en terre cuite représentant Diane ou une compagne de Diane reposant sur un large piédestal en bois naturel. Atelier parisien de la seconde moitié du XIXe siècle
« Une agrafe légère retient sa robe flottante. Un simple nœud relève ses cheveux. Sur son dos pend et résonne un carquois d’ivoire, et dans sa main est un arc, instrument de sa gloire. Telle est sa parure; et quant à sa beauté, on dirait un jeune héros avec les grâces d’une vierge; on dirait une vierge avec la noble audace d’un héros ».
René Frémin est un sculpteur français né à Paris en 1672, mort en 1744. Elève de Girardon et de Coysevox à l'Académie royale de peinture et de sculpture il remporta le Prix de Rome de sculpture et se fixa quelques années à l’Académie royale de Rome. Dès son retour en France il fut admis à l'Académie et travailla principalement pour des commandes des Bâtiments du roi pour Versailles avant de séjourner en Espagne où il devint premier sculpteur de Philippe V et où il dirigea l'Académie de Madrid. Pour en apprendre davantage :
Cette œuvre de René Frémin est une des dix statues nommées "Compagnes de Diane" ou "Nymphes de Diane" commandées en 1710 par la Direction des bâtiments du roi pour orner les jardins de Marly (dont le domaine était justement voué aux chasses royales) et pour lesquelles des sculpteurs de renom furent engagés : Anselme Flamen et René Frémin (nous les citons tout d'abord car le fait de savoir si l'une ou l'autre de leurs œuvres représenterait Diane elle-même semble toujours débattu), mais également Pierre Lepautre, Philippe Magnier, Jean-Louis Lemoyne, Simon Mazière, Jean-Baptiste Poultier, Jean-Baptiste Théodon, et plus tard Claude Poirier (pour deux) et Guillaume Coustou. Elles ne furent cependant jamais toutes réunies. Après bien des péripéties (certaines d'entre elles vont même disparaitre) et avoir séjourné la Malmaison puis à Versailles (Bosquet du Rond-Vert *), on peut aujourd'hui l'admirer en compagnie de quelques-unes des autres au musée du Louvre, Cour Marly. Voici un article fort intéressant traitant du sujet : https://www.latribunedelart.com/le-sculpteur-jean-baptiste-theodon-1645-1713-sa-compagne-de-diane-retrouvee-ses-combats-d-animaux-a * "... le plan de Contant de La Motte signale au bosquet du Rond-Vert, mais sans les localiser, deux statues de Faune. Il s’agit des Faunes Mazarin – le Faune romain (MR 1918) et le Faune grec (MR 1917) –, qui provenaient des bosquets détruits de la Girandole et du Dauphin. Le plan de Durameau les situe dans la salle centrale du bosquet du Rond-Vert, dans les niches nord et sud. Le plan de Durameau permet en outre de savoir qu’une des niches de la salle centrale était occupée, en 1787, par la Diane ou Compagne de Diane de René Frémin (MR 1862)." Catalogue des sculptures des jardins de Versailles et de Trianon. Alexandre Maral, avec la collaboration de Cyril Pasquier.
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Dimensions |
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PROVENANCE
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Cette sculpture provient du château de la Haute-Forêt construit de 1857 à 1866 et aujourd'hui classé à l'inventaire des monuments historiques. A voir plus en détail ici : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA35019030 et https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/IA35019030#historique On verra qu'il y est fait mention de notre sculpture, qui figurait dans le parc du château dès sa création, et reproduite sur des photographies récentes. Nous ajoutons ici un cliché de la sculpture en situation. On voit que malgré plus d'un siècle passé en extérieur, elle se présente dans un excellent état général mais avec cependant quelques accidents, les principaux affectant les doigts de la main droite, le sommet de l'arc et la patte arrière droite du lévrier, la partie droite du socle qui est fissurée et dont quelques morceaux se détachent. Ceci nous amène donc à la partie restauration-conservation, qui n'est pas une mince affaire, mais qui nous semble indispensable et fait partie des satisfactions que nous apporte notre métier, notamment par les échanges enrichissant que nous entretenons avec les artisans, que chaque fois nous choisissons pour leurs grandes compétences. |
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RESTAURATION
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Et est-il un endroit plus désigné pour ce faire que l'atelier de l'ami Pierre Campo à La Rochelle? Probablement pas. A sa demande, quelques mois auparavant nous avions débarrassé la sculpture des mousses qui la recouvraient et, optant pour la conservation de sa patine y compris par apport extérieur, nous avons simplement neutralisé les lichens en les recouvrant de cendres du foyer (nous étions en hiver, ce qui tombait bien). Arrivé au printemps à La Rochelle ce fut un vrai plaisir de voir Pierre "tomber en amour"* devant la sculpture pour laquelle il fut dithyrambique. Nous retiendrons quelques mots de nos échanges : "Magnifique cet état après tant d'années passées en extérieur, pas le moindre trace de pelade, c'est le signe d'une cuisson parfaite, au moins 1.000 degrés, et 100 degrés de plus c'est coûteux en terme de matières premières... Regarde, elle nous invite à en faire le tour, et tu n'imagines pas le nombre de formes nécessaires à sa réalisation, et ce modelé des détails, presque déconcertant pour une pièce faite pour être vue de loin, ainsi le fini des yeux et des sandales par exemple... A savoir si ce n'est pas là une œuvre de maîtrise ?". * On verra d'ailleurs que Pierre ne s'est pas mis immédiatement au travail : Tout est dit dans l'échange de regard.... Et il est vrai qu'une restauration de ce niveau demande une approche tant artistique que méthodique. Il faut savoir où l'on va. Nous avons échangé par mails et photographies pendant de longs mois. A la vue du résultat, on ne saurait trop le remercier, tant pour son enthousiasme que pour son savoir-faire (et pourquoi pas en faisant ici la promotion de son livre à l'intention de qui voudrait mieux percer les secrets de la sculpture).
On verra ci-dessous quelques-unes des étapes du long processus de restauration : Il va s'en dire que notre restaurateur travaille tel que nos ébénistes, à savoir dans les règles de l'art, reprenant les techniques ancestrales et n'utilisant que des liants naturels et enfin faisant en sorte que, même si (contrairement aux musées) nous avons fait le choix d'une restauration parfaitement illusionniste, rien ne soit irréversible. Ainsi les parties refaites le seront en terre cuite, puis fixées à l'aide d'os (de poulets), les colles, les enduits et les pigments seront tous naturels. Pour lire le dossier de restauration de l'Atelier Campo cliquer ici :
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DOCUMENTATION
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L’œuvre originale, aujourd'hui exposée au musée du Louvre. Voir sur le site du château de Versailles : https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/notice/notice.php?id=716 |
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Documentation French Sculptors of the 17th and 18 th centuries - François Souchal |
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L'auteur François Souchal a connaissance de seulement deux ou trois répliques de l'original (reproduit en 31a) : une avec base circulaire acquise en 1934 par le Musée d''Arras (reproduite en 31b), une autre signalée passée en vente à Drouot un an plus tôt (et qui pourrait être la même), et enfin une dernière qui serait en grès (?), avec socle carré, soit similaire au marbre, et vendue en 1927. |
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La terre cuite du musée des Beaux-Arts d'Arras, identique à la nôtre. |
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Un modèle en réduction vendu par Artcurial. Il pourrait s'agir du même repassé ensuite chez Sotheby's. |
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Un modèle proche mais avec socle carré vendu chez Christie's. |
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Autre modèle au Art Museum and Botanical Gardens de San Marino en Californie. |
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