Destiné
à l'origine à y faire le pain, cette habitude tombant
petit à petit en désuétude, le pétrin
est bientôt devenu un coffre utilisé pour entreposer la farine
ainsi que divers aliments ou ustensiles de cuisine. Meuble très
rustique dans le reste de la France, le pétrin de Provence,
qui s'accompagne de la panetière, se distingue par son raffinement.
C'est à Arles que les plus beaux modèles furent fabriqués.
Le meuble se présente en deux
parties :
le pétrin lui même ou auge, composé d'un coffre
à quatre parois en forme de trapèze, la planche de façade
ornée d'une moulure sinueuse. Il ouvre par un plateau à
glissières mouluré d'un bec de corbin festonné
sur le devant et repose sur un plateau intermédiaire qui s'encastre
dans le piétement.
La partie basse, ou table, repose sur quatre pieds tournés
en balustres et ponctués de beaux pieds à volutes. Les
pieds sont reliés par des traverses festonnées en parties
basses, les deux larges planches horizontales décorées
de réserves moulurées. La traverse de ceinture, faisant
office de tiroir, constitue l'élément ornemental majeur
du meuble, richement sculptée de crosses feuillagées
d'où s'échappent tiges fleuries et rameaux d'olivier,
placés de part et d'autre d'un médaillon à motif
de deux cœurs enflammés orné d'un ruban noué.
Le pétrin ou "mastro"
en provençal était apporté en dot par la mariée.
Ce caractère de meuble de mariage est souligné ici par
la présence des deux cœurs.
Très bel état et belle
patine d'origine.