Coiffée d'un plateau fait d'une seule belle planche d'acajou moiré aux contours polylobés et richement moulurés typiques des petites tables à quadrille de boudoirs, et rappelant quelques-uns des autres rares petits modèles rochelais connus, cette petite table, aussi charmante que précieuse, se distingue par l'emploi d'un superbe acajou des Antilles à grain fin et compact et par un très beau fini d'ensemble. Son piètement, ponctué de petits sabots, est élégamment galbé, présentant un "coup de fouet" fort bien réussi et enfin ses quatre ceintures sont délicatement chantournées.
La table en cabaret est un meuble raffiné né de la mode des nouvelles boissons
de salons, le thé, le chocolat puis le café. Ces petites tables, souvent précieuses,
connurent un véritable engouement dans les grands ports de
l'atlantique qui furent les importateurs de ces boissons venues des
Amériques et d'Orient, elles furent en grande vogue dans les
châteaux de la noblesse et les hôtels particuliers des riches
marchands, avant que de faire mode à Paris où furent
créées par les plus grands ébénistes (Carlin
- RVLC...) d'extraordinaires petites cabarets dans les matières
les plus luxueuses telles que les laques orientales et européennes
ou encore la porcelaine de Vincennes - Sèvres.
Le jeu de Quadrille est un jeu de cartes par levées, né en France et adapté de l'hombre (jeu d'origine espagnole apparu au début du XVIIe siècle qui se joue à trois), tout comme ce dernier il se joue avec 40 cartes mais requiert cette fois quatre participants. C'est au XVIIIe siècle qu'il fait son apparition en France et très vite il y devient extrêment en vogue, dans les salons et les boudoirs, particulièrement prisé des femmes. Le quadrille est tellement en vogue qu'on en écrit des traités et que les ébénistes fabriquent des tables à son intention et les tabletiers de petites coffrets en marqueterie, en ivoire gravé, en laque de Chine, pour y ranger cartes et jetons.
Superbe état d'origine et très beau poli,
finition en rempli-ciré.