Cette commode malouine en acajou de Cuba massif est l'archétype même de la commode de port de l'époque de la Régence : commode basse, aux lignes douces, sobrement et gracieusement bombée en façade, faite d'un acajou de fil d'un beau veinage aux tonalités rouge-brun à patine profonde et éclairé par ses garnitures de laiton poli découpées "à la malouine".

Elle ouvre par quatre tiroirs sur trois rangs, les deux tiroirs supérieurs et leur traverse intermédiaire donnant l'illusion d'un grand tiroir, d'où le parti pris de la "fausse" entrée de serrure et de la traverse médiane moulurée du quart-de-rond en continuité des tiroirs, à dessein de ne pas briser la fluidité de l'ensemble.

Et de fait, sa simplicité n'est qu'apparente, et ce meuble, tout en élégance et sobriété, "accroche la lumière" et dégage autant de caractère que de noblesse.
On remarque : son très beau plateau monté à cadre et bordé d'un large et souple bec-de-corbin, ses côtés parfaitement lisses (typiques du mobilier portuaire de la Vallée de la Rance), l'amplitude de ses montants à larges cannelures, lui conférant assise et puissance, et qui se terminent par des pieds droits à peine découpés à leur base, et enfin les profondes gorges des fines traverses intermédiaires qui apportent encore relief et éclat à l'ensemble.

Serrures en fer d'origine.

Travail de Saint-Malo de la première moitié du XVIIIe siècle.

Dimensions : 0,80 m de haut x 1,19 m de large x 0,62 m de profondeur.