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Travail nantais d'époque XVIIIe siècle.
La façade de la commode, ouvrant à trois tiroirs sur trois rangs et animée d'un galbe en double arbalète, est faite d'un très bel acajou ramageux et moiré, les tiroirs y sont rentrants et bordés, les montants moulurés et ponctués de pieds dits "escargots", la traverse basse fortement chantournée et moulurée d'un quart-de-rond à filet ressorti. En côté on observe également un chantournement des traverses basses et hautes. L'abattant, au pourtour bordé d'une moulure quart-de-rond, est fait d'une large planche de 40 cm encadrée de deux alaises emboîtées en coupe d'onglet. Maintenu par trois charnières et s'appuyant sur deux tirettes d'acajou, il découvre un riche intérieur entièrement galbé, architecturé à la manière des cabinets, et flanqué de deux rares portes-tabernacle fermant à clé (1 clé et 2 serrures identiques) dissimulant chacune un petit tiroir faisant office de traverse supérieure. Dans ces tabernacles fermés sont placés de petits loquets de blocage condamnant l'ouverture d'étroits et hauts tiroirs dits "tiroirs à lingots" dissimulés en trompe-l'oeil sur la façade. Au centre, quatre petits tiroirs également galbés sont suspendus à des casiers posés sur une première étagère, tandis qu'un grand tiroir repose sous une seconde étagère. Sous ce dernier on découvre un coffre spacieux dit "cave" ouvrant à l'avant par une trappe cachée. Un détail remarquable est le système mécanique particulièrement sophistiqué et ingénieux qui active et désactive le blocage de cette trappe, la rendant quasi imprenable pour qui n'en connaîtrait pas le mécanisme d'ouverture (notamment car le levier, faisant usage de deux longues tiges-cames, elles-mêmes adroitement dissimulées, est situé fort loin, et tous azimuts, de la trappe).
Belles garnitures de laiton dont poignées de tirage d'origine dites "à l'anglaise" en laiton coulé typiques de celles utilisées dans les ports bretons (Léon en particulier) et parfois par les ébénistes nantais, quatre grandes entrées de serrure ainsi que deux plus petites en laiton de forme écusson datant le meuble vers 1770, soit la période de production la plus active des meubles nantais, deux serrures en fer pour la commode et une serrure en laiton pour le bureau ainsi que deux toutes petites serrures en fer, trois charnières de laiton pour l'abattant, deux anneaux de laiton pour les tirettes et enfin un bouton de laiton pour le grand tiroir intérieur, le tout absolument d'origine sur le meuble. Assemblage de qualité : parquetage du dos du meuble, planchers intermédiaires des tiroirs ou faux-fonds et fonçures des tiroirs de la commode en chêne, fonçures des tiroirs du bureau en acajou, hormis celles du tiroir bas en superbe chêne maillé.
Dimensions : 1,07 m de haut x 1,17 m de large x 0,58 m de profondeur.
Ce meuble à fonctions combinées fait de beaux bois d'acajou de Saint-Domingue se présente dans un superbe état d'origine et une chatoyante finition vernis-ciré, il s'agit d'un exemplaire à la fois élégant et de qualité, parfaite représentation de la commode-scribanne meublant l'intérieur de l'armateur nantais.
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On voit ici le chantournement des côtés et le galbe en double arbalète de la large façade. | ||||
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Le meuble ouvert donne toute son élégance, | ||||
l'intérieur, également tout en galbes, présente une belle ordonnance symétrique | ||||
aux multiples rangements : au total 9 tiroirs - 2 portes-tabernacle et 1 cave secrète. | ||||
Les petits tiroirs intérieurs ainsi que les casiers dits "à lingots" sont en acajou moucheté, | ||||
et les fonçures sont également d'acajou massif.
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Signes de qualité, les champs intérieurs de tiroir sont évidés et les tirettes en bois d'acajou. | ||||
On voit ici l'espace réservé à la cave secrète ainsi que les planchers intermédiaires ou faux-fonds. | ||||
Le dos du meuble, parfaitement assemblé aux montants arrières d'acajou par deux traverses et de larges planches de chêne. | ||||
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DOCUMENTATION |
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Le meuble de port - Louis Malfoy |
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