SIX CHAISES DE SENÉ D'ÉPOQUE LOUIS XVI |
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Rare ensemble de six larges chaises en hêtre mouluré, sculpté, anciennement relaqué vert et rechampi de dorure, très richement et finement sculptées de de frises de feuilles d'eau et de dés à rosaces. Les dossiers "à la reine", ornés de culots feuillagés, ont une forme très particulière, que l'on rencontre parfois sur des cabriolets ou de larges fauteuils ou encore les lits à la polonaise, mais absolument remarquable sur des chaises : dossiers à la fois plats et quasi "en chapeau de gendarme", mais cependant carrés et non pas trapézoïdaux, et enfin aux courbures de grand dossier plus courtes et nerveuses qu'à l'accoutumée. Cette forme se retrouve presque uniquement sur des modèles de chaises à dossier lyre, modèle dont justement Sené s'était fait une spécialité, et très probablement ce novateur en aura décliné une formule à dossier plat. Notons encore l'attache du dossier décreusée de cannelures "à l'antique". Ces chaises, par leur originale et classique élégance, l'équilibre de leurs proportions, leur riche sculpture, l'éclat que leur confère la laque rehaussée de feuilles d'or, témoignent du savoir faire de Sené et augurent de l'apparat du salon dans lequel elles se trouvaient. Chacune est marquée d'un numéro d'inventaire à l'encre au pochoir, incontestablement du Mobilier National. Sur l'une figure une ancienne étiquette d'inventaire ou de vente publique. Numéros d'inventaire à l'encre au pochoir du Mobilier National. De 87930 à 87935.
Ancienne étiquette collée sous la traverse d'une chaise.
Toutes portent une estampille "SENE", estampille qui s'apparente (uniquement) à celle de J. B. C. Sené mais sans l'abréviation I. B. Dès lors, plutôt que de croire à une estampille peu usitée, nous préférons la considérer comme apocryphe. Cependant il n'est pas rare de rencontrer de fausses estampilles sur des meubles réellement fabriqués par l'artisan qu'elles désignent, comme c'est très certainement le cas ici, pour des sièges inventoriés par le Mobilier National (dès lors la seule autre proposition serait G. Jacob) et que nous avons pensé de Sené avant même de les retourner. Rappelons par ailleurs que lorsqu'un artisan travaillait ainsi pour le Garde Meuble Royal il n'était pas tenu d'estampiller.
Estampille de J. B. C. Sené.
Estampille figurant sur nos chaises.
Jean-Baptiste Claude Sené, successeur de Georges Jacob comme fournisseur de la Couronne, est issu d'une famille appartenant depuis longtemps à la corporation : son grand-père Jean, son père Claude I (1724-1792) et son frère Claude II (maître en 1769), ont exercé la même profession.
Jean-Baptiste naît à Paris en 1748 et acquiert très jeune, la maîtrise, le 10 mai 1769. Six mois plus tard, il s'établit dans le quartier des menuisiers et sculpteurs sur bois, à l'enseigne du « Gros Chapelet », rue de Cléry à Paris. En 1784, sa réputation est telle qu'il compte avec Georges Jacob, Boulard et François II Foliot parmi les fournisseurs réguliers du Garde-Meuble. Il réalise quelques-uns des plus somptueux mobiliers en sièges destinés aux résidences royales. En 1789, il livra par exemple, sous la direction de l'architecte Jean-Jacques Huvé, l'ensemble du mobilier du château de Montreuil offert par Louis XVI à Madame Élisabeth, concevant notamment des chaises voyeuses particulièrement raffinées pour le salon turc.
État superbe des fûts (renforts en ceinture à signaler), laque et dorure en état d'usage, garniture ancienne encore en bon état d'usage, mais tissu à remplacer.
Dimensions : Hauteur 78 cm x Largeur 58,5 cm
x Profondeur 39 cm. |
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DOCUMENTATION |
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