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SECRETAIRE EN PENTE DE JEAN-FRANCOIS HACHE

Bureau-en-noyer-de-Jean-François-Hache-a-Grenoble-epoque-XVIIIè-Meuble-des-Hache
   

 

Rare bureau dit à dessus brisé d'époque Louis XV en noyer massif ouvrant à deux larges tiroirs en caisson et portant l'étiquette de 1773.

Travail de Jean-François Hache à Grenoble.

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Né le 10 janvier 1730 à Grenoble, apprenti chez son père Pierre Hache dès l'âge de 16 ans, établi à son compte à partir de 1754, nommé en 1770, à la suite de son père, ébéniste du Duc d'Orléans, Jean-François Hache est l'héritier d'une dynastie d'ébénistes qui s'étale sur quatre générations (Noël - Thomas - Pierre) et perdure pendant près de 150 ans. Jean-François est certainement le plus célèbre de tous, mais partage avec son père et son grand-père la réputation de plus grand ébéniste de province, considérés en effet, plus encore que les fameux Couleru, comme capables de rivaliser avec les plus grands maîtres-ébénistes parisiens. Il est quasiment établi que Jean-François Hache a séjourné chez Jean-François Oeben, l'ébéniste du Roi, et ce dernier aurait même probablement rendu visite aux Hache, très intéressé par leurs placages de bois indigène.


Faut-il redire qu'il existe certainement plus de meubles dans le goût des Hache, et bien souvent faussement attribués aux Hache de Grenoble, que d'exemplaires véritablement fabriqués dans l'atelier grenoblois de la place Claveyson. La renommée de cette famille d'ébénistes était telle qu'ils furent copiés par de nombreux menuisiers ou ébénistes du Dauphiné, et parmi eux d'anciens apprentis formés à l'atelier même. L'amateur qui face à un meuble attribué aux maîtres grenoblois saura donc se montrer circonspect, sera ici doublement rassuré puisque ce meuble possède l'étiquette de l'atelier et surtout figure à l'inventaire des Musées grenoblois et est reproduit dans l'ouvrage de Pierre et Françoise Rouge, quasi catalogue raisonné de l'oeuvre des Hache. Ceci ayant été par ailleurs confirmé par Françoise Rouge elle même.

L'étiquette collée sur le fond d'un des petits tiroirs, permet de dater précisément le meuble puisque cette étiquette, qui marque l'apparition des modèles de grand format, est millésimée 1773, et ne sera d'ailleurs utilisée que durant cette seule année. Il s'agit de l'étiquette la plus ouvragée, à décor d'un double filet fleurdelisé aux écoinçons, et aussi la plus rare, et qui paraît ici avoir échappé à l'investigation puisque les auteurs du Génie des Hache nous précisent ne pas l'avoir rencontré sur aucun des meubles inventoriés.
Cette date cependant entrait parfaitement dans l'expertise du meuble, donnée avec justesse vers 1770-1775. Stylistiquement en effet, par ces courbes contenues, la fluidité de ses lignes tempérées, ce meuble se rattache bien à la période dite "de transition". Si l'ébéniste, à l'instar de sa clientèle, reste attaché au style Louis XV, il n'en demeure pas moins soucieux d'être de son temps. Pas de décors hormis les moulures noircies, la qualité du meuble repose avant tout sur sa sobriété et sa qualité, et notamment celle de son beau noyer des Alpes à grain très fin et aux figures ramageuses (permettant d'ailleurs, même si l'exemplaire apparaît comme unique, de le distinguer formellement comme étant bien celui anciennement inventorié et photographié). Il est frappant de constater à quel point sur ce meuble, qui n'a pourtant jamais subi la moindre restauration, les assemblages ont peu bougés depuis sa fabrication, il y a de celà environ 250 ans.

On retrouve bien entendu sur ce bureau quelques unes des principales spécificités propres à l'atelier, et notamment le montage à clef des traverses, procédé inventé par les Hache destiné à occulter les chevilles jugées disgracieuses dans leur recherche de pureté des lignes. De même l'élément sans nul doute le plus déterminant de l'attribution à l'atelier des Hache, soit le montage en feuillure ou encore à encastrement, est bien conforme sur notre meuble. Signe d'une fabrication soignée, il procure l'avantage de faire reposer le tiroir tout entier sur un plancher par toute la surface de son fond, rendant inutile la pose de coulisseaux et épargnant à long terme tout risque d'usure des bords de traverses intermédiaires. Chez les Hache, ce procédé technique s'applique même à la traverse des dos de tiroirs, et ce sont ainsi les quatre faces du tiroir, ainsi que le fond lui même, qui glissent sur le plancher.

Le meuble se présente comme une commode à deux tiroirs reposant sur des pieds en sabots, typiques de la manière de Pierre puis de Jean-François Hache, dont le tiroir supérieur ouvre à deux compartiments du fait de la présence du coffre en secret. Au dessus, un gradin en pente fermant par un abattant qui, encore agrémenté de son cuir d'origine cuir au revers, fait office d'écritoire, tandis qu'il est garni d'un rebord sur sa face à usage de pupitre. L'intérieur du gradin, présentant un beau vécu, est compartimenté en casiers et tiroirs, 4 larges tiroirs et 2 plus petits à retraits, selon un agencement dissymétrique propre aux Hache. Les encadrements et boutons de tiroirs sont noircis, et le tiroir inférieur droit possède encore son petit écritoire pour plumes et encriers. En enlevant ce même tiroir, on accède à une petite glissière de bois dissimulée qui libère le passage de la planche coulissante ouvrant le compartiment secret. Le système est particulièrement ingénieux et trompeur, car la cache, dite"cave", est doublement dissimulée (ainsi on croit y avoir accès en contournant, mais il s'agit d'un leurre). C'est aussi dans ce genre de petit détail, et tel encore la finition de l'abattant dont la serrure est recouverte de placage, que se manifeste "le génie des Hache".

En dépit des efforts des suiveurs, l'originalité mais surtout la qualité de fabrication des Hache, techniquement sans défauts, est telle qu'en présence d'un de leurs meubles, il n'est pas de place pour le moindre doute. Si Jean-François Hache en particulier a été beaucoup copié, il n'a jamais été égalé, et ses meubles robustes mais infiniment gracieux procurent à chaque fois une véritable émotion à l'observateur.
Celui ci se présente à nous en parfait état, avec ses serrures en fer et entrées en bronze d'origine, dans une belle finition vernis-ciré.

Dimensions : 97 cm de hauteur x 91 cm de largeur x 47 cm de profondeur.

   
  Bureau-grenoblois-de-Hache  
 

" L'oeuvre des Hache est unique. Nulle part ailleurs dans l'ébénisterie on ne retrouve,
à ce point frappante, l'originalité créatrice née d'un talent artisanal. "
Louis Faton

 
 
BUREAU-DE-JEAN-FRANCOIS-HACHE
 
 

"En fait, un meuble sorti des ateliers Hache n'a pas besoin d'estampille, tant les caractéristiques
de leur production se suffisent à elles-mêmes."
Pierre et Françoise Rouge / Le génie des Hache

 
 

ancien-Bureau-grenoblois-par-Jean-François-Hache.jpg

 
 

Etiquette "8" du classement de René Fonvieille
" A GRENOBLE, PLACE CLAVEYSON. 1773. "

 
 

Bureau-en-noyer-deux-tiroirs-Grenoble-XVIIIè-siècle

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

Bureau-grenoblois-Atelier-des-Hache-Grenoble

 
 

 

 
 
Bureau-Hache-ébéniste-a-Grenoble
 
 

" Redire le soin apporté aux bâtis de la plupart des meubles issus de l'atelier des Hache, c'est aussi rappeler, par rapport
aux menuisiers, l'attention plus soutenue qu'apportent les ébénistes à la confection de la structure."
Marianne Clerc

 
 
 
  " Chacun des meubles possède un de ces détails techniques qui montrent un travail maîtrisé,
une qualité d'exécution fondée sur une solide expérience "
Marianne Clerc