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Large buffet d'apparat à dessus de pierre galbé toutes faces en acajou de
Le grand buffet ou "bas d'armoire" tel qu'on le nommait au XVIIIe siècle est peu répandu à Bordeaux car c'est presque toujours l'armoire qui y fait office de meuble de présentation, contrairement à Nantes où buffets et enfilades étaient plus communs. Cependant, pour meubler quelques châteaux où grands hôtels particuliers et pour servir à l'apparat, de rares buffets tels que celui-ci y ont été fabriqués. Ce sont bien entendu des meubles de commande, et dans le cas de ce meuble en particulier sa provenance aristocratique est induite tant par sa qualité que par ses dimensions. Aucun autre semblable en acajou ne nous est connu, seuls nous le rappellent quelques rares exemplaires du Nord de la France, de Boulogne ou de Dunkerque. Nous sommes remontés jusqu'aux années 1990 de notre documentation pour finalement découvrir un meuble bordelais très proche. (Voir en bas de page) Ce meuble est tout à la fois buffet de chasse, buffet à pierre et enfin buffet de présentation pour la vaisselle d'argent et de porcelaine. Véritable meuble de grand luxe et d'exception, il
s'inscrit dans l'âge d'or du mobilier bordelais, dans la période qu'il est convenu d'appeler "parisienne", alors qu'au tout début du XVIIIe, dans ce grand port en pleine prospérité, les meilleurs ébénistes (et sculpteurs,
dont certains venus de Provence), vont chercher à égaler les meubles
parisiens en parant leurs beaux acajous de somptueuses
sculptures Régence ou rocailleuses.
A souligner particulièrement : L'amplitude des galbes, en façade mais aussi et surtout en côtés, pas simplement bombés mais galbés en S. L'élégance des quatre portes à traverses chantournées et des pieds avant et arrière à enroulements. La profusion et la qualité de l'ornementation sculptée en "rocaille symétrisée", composée de cartouches, volutes, coquilles et palmettes, acanthes et fleurettes, et enfin d'une coquille étirée à collerette festonnée traitée en ajouré. L'importance des sections de bois, en particulier des montants et des traverses galbées. La qualité de l'acajou de Cuba. La richesse de la pierre marbrière d'origine, un Rouge des Pyrénées (à tonalité rose parsemé de gris et de blanc) d'une épaisseur de 3 cm épousant les galbes du meuble et ourlé d'un puissant bec-de-corbin rehaussé d'un cavet en doucine. La facture générale de construction de qualité : fiches à lacet à montage lardé, serrure à crémone et mentonnet "en queue de cochon" en partie centrale , en acier (comme toujours à Bordeaux), fonçures de qualité, en chêne pour le plancher et le dos, en sapin à badigeon rose pâle pour les parties intérieures (fond, étagères et cloisons intermédiaires).
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* (mesure à l'arrière du marbre de 2 m - 1,52 m à l'avant de celui-ci, ce qui rend compte, sans doute mieux encore que les photographies, de l'importance du galbe). |
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DOCUMENTATION Deux meubles de port en acajou témoignant de l'âge d'or du mobilier bordelais : "la période parisienne". |
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Commode de port en acajou avec traverse à coquille ajourée. |
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Secrétaire bordelais - Meuble de commande galbé et à portes latérales d'une semblable qualité. Documentation : Styles Régionaux - Ed. L'Illustration |
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Buffet double corps bordelais vendu en 1994 pour un peu plus de 29.500 € frais compris. Meuble de commande de château galbé et à portes latérales stylistiquement très proche. Documentation : Vente Artus & Beaussant Lefèvre du 8 décembre 1994. |
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Buffet en enfilade en acajou à plateau Rouge royal. Travail du Nord. |
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Autre buffet en acajou à dessus de marbre Rouge de Belgique. Travail du Nord - Boulogne ou Dunkerque. |
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Buffet en noyer - Doc. SCP Champion-Kusel à Nimes. |
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Buffet d'apparat de Pierre Hache à Grenoble. |
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