BUFFET DE CHASSE EN ACAJOU MASSIF

Large buffet de chasse et de présentation en acajou moucheté massif galbé toutes faces de la région de Boulogne du 18e siècle

   

 

Très large et rare buffet d'apparat à dessus de pierre galbé toutes faces
en acajou moucheté massif de Saint-Do
mingue richement mouluré.

 

Le grand buffet, ou "bas d'armoire" tel qu'on le nommait au XVIIIe siècle, en acajou massif est fort peu répandu car réservé aux grosses propriétés, grands hôtels particuliers et châteaux des cités portuaires. Il s'agit bien entendu ici d'un meuble de commande, dont la provenance aristocratique est induite tant par sa qualité que par ses dimensions.
Il est tout à la fois buffet de chasse, buffet à pierre et enfin buffet de présentation pour la vaisselle d'argent et de porcelaine, véritable meuble de grand luxe et d'exception.
Et le maître-mot pour qualifier ce meuble de grande classe est qualité. Large et bas, fort bien architecturé, il est fabriqué dans l'un des meilleurs bois au monde, doté d'une très belle garniture de fer forgé (fiches à larder, entrées de serrure, espagnolette, serrure à double pêne et pêne à ressort), avec de larges vantaux ouvrant quasiment à 90 degrés (ceci rendu possible par l'angle rentrant à environ 30 degrés de ses montants à pans et du fait de l'épaisseur des doucines du chant des portes).

 

A souligner particulièrement :

 

La qualité de l'acajou de Saint-Domingue, en moucheté sur la façade du meuble, et partout au grain d'une grande finesse.

L'opulence de la pierre marbrière d'origine, un superbe Vieux Rance fortement diapré d'une épaisseur de 4 cm épousant les galbes du meuble et ourlé d'un puissant bec-de-corbin souligné d'un listel ou méplat puis d'un cavet en doucine. Ce marbre d'origine en parfait état de conservation pèse approximativement 150 kilos.

L'amplitude des galbes, fortement bombés en façade mais aussi galbés en S en côtés.

La qualité des assemblages du bâti, avec toutes les parties visibles en acajou et toutes les autres dans un chêne de très bon aloi.

La qualité des moulures, qui s'observe sur les larges montants mais aussi sur la plinthe décreusée, et leur puissance, absolument formidable de par leur concavité aux gorges des cadres des vantaux, épais de 47 mm.

 


Très exceptionnel état de conservation d'origine, superbe finition en rempli-ciré.


Travail du Nord. Boulogne-sur-mer, XVIIIe siècle.

 

 

Dimensions : 82 cm de hauteur x 179,5 cm* de largeur x 69,5 cm** de profondeur.

* (mesurés à l'arrière du marbre. 169 cm à l'avant de celui-ci)
** (mesurés au plus large du galbe. 51,5 cm aux angles).


   
  Buffet de chasse et d'apparat en acajou moucheté massif galbé toutes faces du Nord de la France XVIIIe siècle  
 

 

 
  épais marbre Vieux Rance XVIIIe  
 

 

 
   
 

 

 
   
 

 

 
 

Meuble de chasse galbé toutes faces en acajou

 
 

 

 
 

 
 

 

 
   
 

 

 
   
 

 

 
   
 

 

 
   
 

 

 
   
 

 

 
   
 

 

 

DOCUMENTATION

 

   

Qu’est-ce que le trop fameux acajou…de Cuba?
L'acajou de Cuba est aujourd'hui un terme de vieil antiquaire (nous le savons pour l'avoir employé avec eux par le passé) complètement dépassé et surtout inapproprié pour désigner swietenia mahagoni, une appellation (très XIXe) qui distingue une de ses variétés au grain assez uniforme qui convenait particulièrement à l'utilisation quasi industrielle qu'en firent les (frères) Jacob. Au XIXe siècle, en plus des espagnols, nos voisins anglais en firent une grande consommation et c'est pourquoi il fut très tôt protégé, non pas parce qu'il était le meilleur des acajous, mais pour éviter sa disparition pure et simple pour cause de surexploitation. Scientifiquement parlant ce terme n'a aucune valeur (on parlera plutôt d'appellation commerciale en rappelant au passage que Cuba est une ancienne colonie espagnole un temps occupée par les anglais, la France n'ayant pas grand chose à y voir, tandis que par contre Saint-Domingue fut au XVIIIe siècle la plus prospère de toutes les colonies françaises), mais s'il s'agit effectivement de swietenia mahagoni, soit le même arbre que "le Saint-Domingue", sa variété au grain plus grossier et aux veinages moins intéressants est bien loin de valoir celles de Saint-Domingue ou d'Haïti (il faut comprendre que les mêmes arbres donnent des bois aux figures et aux couleurs différentes selon la nature du sol ou du climat, comme les mêmes pieds de vigne donnent des vins très différents).
Dans son ouvrage Manuel d'identification macroscopique des bois du mobilier français – XVIe-XIXe, Patrick George, qui ne fait pas trop de cas du fameux Cuba, nous livre l'anecdote suivante : «  jusqu'à la fin du premier quart du XXe siècle, les lunettes des lieux d'aisance des beaux immeubles haussmanniens étaient faites en acajou de Cuba. Le père de Patrick George voulant, dans les années 1920, acheter le très important stock du plus grand fabricant de l'époque, s'est vu répondre que jamais les clients de cette maison renommée "ne poseraient leur postérieur sur un autre acajou que le Cuba"  » .
Comme on pourra le lire dans l'ouvrage de Jacqueline Viaux Locquin, Les bois d'ébénisterie dans le mobilier français : « L'acajou utilisé en France sous l'Ancien Régime provient pour la plus grande partie de Saint Domingue » et plus loin, concernant l'acajou dit "de Cuba" : « Acajou inférieur en qualité à celui de Saint-Domingue. Les Anglais le désignent sous le nom de Havana wood et l'utilisèrent surtout au XIXe siècle. ».
Si l'on veut être un tant soit peu rigoureux, parlant des meubles français du XVIIIe qu'ils aient été fabriqués dans les ports ou à Paris, qu'ils soient donc en massif ou en placage, il n'existe que deux variétés d'acajou (et une infinie multitude de bois exotiques dont certains qui présentent des ressemblances
avec les deux acajous) :
- L'acajou des Grandes Antilles en provenance de Saint-Domingue (l'acajou à petites feuilles) soit swietenia mahagoni. Saint-Malo, qui entretenait des relations privilégiées avec l'Espagne (comptoirs de Cadix) fait cependant figure d'exception
et importa "du Cuba" (ainsi on trouve bien souvent des acajous plus bruns et moins figurés à Saint-Malo que sur la côte atlantique) et on en utilisa à Paris à la fin du XVIIIe siècle, essentiellement destiné à la fabrication de sièges (Jacob, Séné...) possiblement par le biais du commerce avec l'Espagne et l'Angleterre mais aussi et surtout en provenance des replantations coloniales de Martinique et de Guadeloupe.
- L'acajou du sud des Caraïbes et Amérique centrale en provenance du Honduras (l'acajou à grosses feuilles) soit swietenia macrophylla.
L'acajou de Saint-Domingue (swietenia mahagoni) est unanimement reconnu (par les spécialistes du sujet) comme l'un des meilleurs bois au monde et il est sans contestation le plus beau des acajous*. Lorsqu'il présente des figurations mouchetées** (rappelons qu'il s'agit justement de la principale spécificité du Saint-Domingue), il s'inscrit dans le cercle des essences les plus chères au monde.

* Notre têtu contradicteur... de Paris, dont il est question ci-après, expert à la FNEPSA et autre CEDA, ancien administrateur ... "machin tout ça...", partageant le même site d'Antiquaires que nous, ayant écrit, parlant du Cuba : "indiscutablement le plus beaux des acajou" nous pouvons considérer qu'il se disqualifie lui-même.
Ce qui est cocasse c'est que nous lui avons, le plus gentiment du monde, signalé son erreur portant sur la forme autant que sur le fond... Et bien la fatuité de ces gens là est telle, et cela mérite d'être rapporté, qu'il n'a pas seulement daigné corriger sa sotte (et donc bien peu flatteuse) double faute d'orthographe.

** Ainsi il ne faudra pas s'étonner de ne pas rencontrer de meubles anglais, espagnols ou portugais, en acajou moucheté, pour la bonne raison qu'ils n'importèrent pas swietenia mahagoni de Saint-Domingue mais de Jamaïque et de Cuba.

   
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 

Buffet en enfilade en acajou à plateau Rouge royal.
Travail du Nord - Boulogne (ou Dunkerque).
 

 
Autre buffet en acajou à dessus de marbre Rouge de Belgique.
Travail du Nord - Dunkerque (ou Boulogne).
 

 
 

 

 

"ESPACE DÉTENTE"

 

 

Voici un meuble dans l'esprit du notre qui avait été l'objet l'année passée d'une mise à la une de la Gazette Drouot, un meuble "au montage d'une grand raffinement spécifique aux ébénistes parisiens" nous dit-on, et expertisé pour un travail d'Œben (puisqu'il porte "son" estampille) avec une mise à prix de 40.000 euros.
Et bien disons le tout net, si ce meuble, que nous avions été à même d'acheter quelques mois auparavant pour un prix fort raisonnable dans la fameuse propriété de Gironde, charmante chartreuse dont nous avons pu constater qu'elle avait été entièrement remeublée par un couple d'amateurs de meubles anciens (et d'ailleurs fort amateurs d'estampilles...) durant les quarante dernières années, si ce meuble donc était bien de la main d'Œben, force serait de constater que l'ébéniste qui a réalisé notre superbe bas d'armoire avait un bien meilleur savoir-faire que l'ébéniste du roi (nous noterons sur ce dernier la faiblesse des garnitures, un marbre en trois parties, les ouvertures de portes incohérentes, et sans oublier la construction des côtés plutôt étrange).
Au passage nous préciserons que la Transition est un style mais n'est pas une époque, l'expression "époque Transition" est donc à bannir absolument.

 

 

On voit sans peine sur ces photographies la supériorité de notre meuble à tous niveaux.
Ce meuble qui, "aurait en effet été livré par Œben", aurait été vendu 42.000 euros au marteau...

Qu'est ce que le conditionnel...

Il permet d'exprimer une hypothèse, un fait incertain, un souhait, une action envisagée,
une envie, une émotion ou toute forme d'incertitude. (Définition Larousse).

 

Ceci par contre est plutôt de l'ordre du futur proche,
puisqu'en effet jugement sera rendu en octobre.


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