CET OBJET D'ART OU CE MEUBLE EST VENDU - SI VOUS LE REGRETTEZ N'HESITEZ PAS A
NOUS CONTACTER CAR NOUS SOMMES TOUJOURS A LA RECHERCHE DE PIECES SEMBLABLES
.

BUFFET DE CHASSE LOUS XIV PARISIEN
A DOUBLE EVOLUTION

   

 

Rare buffet de chasse en chêne massif dit buffet "à double évolution".

Paris - Époque Louis XIV ou Régence.

 

Ce meuble d'appui très architecturé constitue le véritable modèle de buffet de chasse parisien, proche dans ses dimensions et ses formes générales de l'archétype bien connu reproduit par le menuisier Nicolas Duval qui s'en fit une spécialité. Il convient en effet de souligner l'impression de puissance harmonieuse qui se dégage de ce meuble, les larges sections de bois employées et les épaisses moulures poussées, le parfait découpage de son architecture : largeur des tiroirs s'alignant sur celle des petits vantaux, excellentes proportions des grands vantaux (entre hauteur et largeur) déterminant le cintre et la taille des panneaux, bon rapport de proportion également entre marbre et plinthe et enfin rares côtés moulurés en arc dits "en chapelle"...

Il n'est pas inutile de rappeler (sans parler ici des exemplaires aux appellations imprudemment galvaudées par divers amateurs) qu'au moins soixante dix pour cent des buffets bas de chasse peuvent être présumés comme faux, tant en effet ont été fabriqués depuis le XIXe siècle et jusqu'à nos jours dans des ateliers de Paris et du Nord de la France, à partir d'anciens éléments de boiserie, d'armoires ou de buffets à deux corps (certains éléments récupérés déjà dotés de la double évolution, d'autres entièrement refaits, ferrures comprises) des exemplaires "semblables" à ceux, devenus fort rares, meublant autrefois les grandes propriétés, les relais de chasse et surtout les châteaux de L' Île de France et quelquefois même ceux de province.

Pour ce qui concerne l'authenticité, notre buffet est à cet égard rassurant au premier coup d' œil. Son marbre tout d'abord en dit beaucoup, par son épaisseur de 35 /40 mm, par son remarquable vécu, par sa profondeur débordante à l'arrière d'environ 55 mm (une particularité commune à de nombreux buffets parfaitement authentiques meublant des entrées de châteaux ou de pavillons de chasse, à des fins de couvrir les soubassements de boiserie, essentiellement pour raisons de propreté puisque, rappelons-le, on y découpait véritablement les gibiers). D'autre part, les montants avants, très massifs et sans extrémités arrondies rapportées en épaisseur, ne posent pas le problème de savoir s'il s'agit d'un modèle construit à l'économie de bois ou d'une transformation. On observe deux chevilles légèrement déportées de la mortaise supérieure des montants arrières, elles ont pour utilité le maintien du tasseau de soutien des coulisseaux de tiroirs.

Le meuble est coiffé d'un marbre Rouge de Caunes-Minervois dit californie rose (à tonalité rose, parsemé de gris et de blanc laiteux) et ouvre par deux tiroirs munis de leurs serrures en fer et par deux vantaux brisés, cet accommodement à double repliement permettant d'ouvrir les portes au maximum et même de les rabattre en côté, et ceci dans un double dessein de présentation ainsi que de service des vaisselles, plats d'argent et services de tables qui y étaient entreposés. Précisons même qu'il était au XVIIIe siècle fort en usage de laisser le buffet portes grandes ouvertes pendant le repas, et Roubo décrit cette habitude en soulignant que cela se pratiquait "plus cependant par ostentation que par nécessité". On comprend mieux, face à ce meuble de château de près d'un mètre cinquante de large, que la double évolution est conjointement née d'un soucis de maintient de l'équerrage des battants, et c'est également ce qui justifie la présence de crochets maintenant les petits volets. Notre exemplaire reprend encore les principales caractéristiques du classique buffet parisien : cintre allongé des portes et épaisses moulurations à cadre, base à plinthe, étroits et profonds tiroirs dits "à couteaux", car en effet destinés à recevoir les couteaux utilisés pour la découpe des gibiers, d'où l'appellation du meuble.

Il faut noter d'ailleurs que ce type de buffet a été réalisé tant par des maîtres-menuisiers parisiens, qui étaient en effet spécialisés dans le mobilier en bois naturel (tel que commodes parisiennes en bois naturel de chêne, noyer ou hêtre), que par des ébénistes, sans doute du fait d'une forte demande de la clientèle aristocratique. Entre les deux types de fabrications, peu de différence en vérité, cependant nous avons tout de même remarqué que le bâti exécuté par un ébéniste sera souvent, comme l'on peut s'y attendre, de fabrication plus fine, bien qu'aussi solide, et ainsi le plancher supérieur sera monté en panneaux avec traverse médiane plutôt que simples planches, les côtés, et même parfois le dos, comporteront davantage de planches (probablement parce que l'artisan ébéniste est mieux informé et soucieux du retrait consécutif au séchage dans le temps des larges sections, mais on peut logiquement penser qu'il dispose également de moins de place de stockage pour le bois massif).

Celui-ci nous paraît l'oeuvre d'un menuisier et on ne doit pas s'étonner de l'absence d'estampille sur ce buffet que nous donnons d'époque Louis XIV ou Régence, soit avant l'obligation d'estampiller (à partir de 1743 - légalisée en 1751) et la généralisation de son usage.

 

Huit gonds, deux entrées de serrures losangées, deux serrures de tiroir, deux crochets et deux anneaux pour les petits volets, quatre charnières intérieures découpées, une grosse serrure sur le battant droit et une espagnolette sur le gauche, deux entrées de serrure à tête de coq, trois clés.

Meuble entièrement réalisé dans un superbe chêne massif de haute futaie (y compris le bâti et toutes ses fonçures). Très bel état de conservation de l'ensemble.

Travail parisien d'époque Louis XIV, premier tiers du XVIIIe siècle.

 

 

Dimensions : 89,5 cm de hauteur x 147 cm de largeur x 73 cm de profondeur.

   
   
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 
 

 

 
 

 

 
 

 

 


DOCUMENTATION
Un buffet de chasse du menuisier Nicolas Duval (maître en 1743)