La boîte à sel, dont
on connaît l'utilité pour la conservation des aliments et particulièrement
dans les temps anciens, était en usage dans toutes les régions
de France mais le plus souvent, et nous dirons principalement dans
toute la partie ouest de la France, elle se présentait sous
la forme d'un coffre à sel dit "saloir à sel"
ou même d'une chaise formant coffre. La véritable boîte
à sel, ou "saliero" en langue provençale,
est un petit meuble de cuisine suspendu et destiné à
contenir le sel courant, dans la pure tradition de la Provence où
le vaisselier n'existait pour ainsi dire pas et où il se voyait
remplacé par une multitude charmante de petits meubles à
fonctions diverses (outre la saliero on trouvait la farniero, pour
enfariner les poissons, le couteliero ou porte-couteau, l'escudelié,
pour le rangement de la faïence, l'estagnié, pour celui
des étains, le verriero, pour le rangement des verres et enfin
la célèbre panetière, fixée au dessus
du pétrin, pour ranger le pain).
L'usage de la petite boîte à sel suspendue s'est répandu
vers le Nord, jusqu'en Picardie en passant par la Bourgogne, et vers
l'extrême Sud-Est de la France, Dauphiné et Savoie.
C'est de l'une ou l'autre de ces trois
dernières régions que nous vient cette charmante boîte
à sel en noyer massif, à la façade incrustée
d'un très beau décor floral en bois de houx. Elle ouvre
par un abattant incliné sur le grand compartiment à
sel (à noter ici pas de charnière métallique
mais un montage à pivots de bois) et par un petit tiroir à
la base (montage en queues d'aronde) destiné pour sa part à
contenir le poivre ou d'autres sortes d'épices. Le fronton
de la boîte, ajouré au sommet, est incrusté de
filets de houx, tandis qu'au dos est fixé son ancien crochet
et anneau en fer forgé.
Bel état
et superbe patine d'origine.