Exceptionnelle et très rare horloge dite “à la corbeille” de Beaubec-la-Rosière, entièrement fabriquée en chêne merrain mouluré et sculpté d'acanthes en chutes, en panaches et en fleuron tournoyant, de feuilles de chêne, de rais-de-coeur, d'une guirlande de fleurs, de grecques et de canaux. Travail pouvant être attribué à l'ébéniste parisien Spiridion Cartier.
La gaine est fabriquée en deux parties distinctes :

La partie supérieure est sommée d'une corniche cintrée amortie d'un panache d'acanthe crispé aux yeux et nervures nettement dégagés. La porte est sculptée d'une large frise de feuilles de chêne et feuilles d'eau qui ceinturent le verre bombé protégeant le cadran, tandis que juste en dessous un petit oculus vitré découvre le balancier, elle est flanquée de deux feuilles d'acanthe d'angle à culots de grecques maintenant un feston de fleurs et repose sur un socle mouluré et orné d'une frise de glyphes.

La partie inférieure vient s'asseoir sur une triple plinthe moulurée. Elle ouvre par une porte étroite sommée d'un large panache d'acanthe posé en diamant sur un culot d'acanthe et agrémentée au centre d'une large rosace d'acanthes formant un fleuron tournoyant entre deux réserves sculptées de rais-de-coeur soulignant deux panneaux moulurés à plate-bande.

Les côtés bombés sont moulurés et foncés en partie haute de trois petites vitres. Les charnières se veulent discrètes, tout comme les ouvertures de portes dissimulées pour ne pas nuire à la fluidité des lignes qui contribue à l'élégance raffinée de l'ensemble.

Le mouvement est un modèle normand de type "Saint Nicolas" parfaitement d'origine avec aiguilles en laiton finement découpées en forme de soleil ainsi que de croissant de lune et cloche d'airain.

Dimensions :

Hauteur  247,5 cm - Largeur de 22 à 36 cm - Profondeur 16,5cm.

Travail Normand de la fin du XVIIIe siècle ou début du XIXe siècle.

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Note : L'horloge de Beaubec-la-Rosière est la plus renommée et le plus rare de Haute-Normandie, probablement la plus élégante de toute la Normandie, et ce modèle en particulier nous apparaît comme la plus exquise parmi toutes les horloges de Beaubec connues. Autrefois destiné à meubler le intérieurs bourgeois rouennais, un tel modèle, avec caisse et mouvement parfaitement d'origine, constitue aujourd'hui une exceptionnelle opportunité.

DOCUMENTATION

L'ornementation du style louis XVI, dit néoclassique, à été fort peu diffusée dans les provinces françaises, hormis dans des régions ayant des contacts étroits avec la capitale, et ainsi on le rencontre dans quelques grands ports français tels que Nantes, mais aussi à Dijon, Strasbourg, Nîmes, Lyon et Grenoble, villes où étaient installées de petites communautés d'ébénistes, il est cependant étonnant de remarquer qu'il se répandit peu à peu dans presque toute la Normandie, et il n'est pas du tout impossible que ce fut à partir de Beaubec-la-Rosière. Car en effet cette petite commune, à deux pas de Forges-les-Eaux et parfaitement située entre la petite cité horlogère de Saint-Nicolas-d'Aliermont et la riche ville de Rouen, occupe une place à part au sein du mobilier normand. La qualité de ses meubles n'a jamais cessé d'intriguer les amateurs et chercheurs, une grande maîtrise de montage des bâtis alliée à une virtuosité et une hardiesse de sculpture sans égale dans toute la province, et enfin le style néoclassique omniprésent, aussi un tel phénomène se devait d'avoir une explication. Elle fut bientôt trouvée et il est désormais établi qu'une petite communauté d'ébénistes parisiens vint s'établir à Beaubec, bien que l'on ne sache pas vraiment pourquoi en ce lieu précisément.

Pour illustrer notre propos, cette armoire à l'ornementation très proche de celle de Beaubec-la-Rosière, mais sans doute fabriquée un peu plus au sud vers Lyons-la Forêt, présentée chez un marchand de la capitale spécialisé dans la vente de meubles parisiens de qualité. Collection Antiquités Philippe Delpierre

Et de même pour cette exceptionnelle armoire, dans le pur style Louis XVI, sensiblement de même provenance.