COMMODE SCRIBANNE BORDELAISE EN ACAJOU MASSIF
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Commode-bureau dite "scriban" en acajou massif galbée toutes faces ouvrant à un abattant et quatre tiroirs. Travail bordelais de la fin de l'époque Louis XV.
Au contraire de la table en cabaret, ce n'est pas de l'influence parisienne que naquit la mode des commodes scribannes dans les grands ports français mais bien plutôt des relations que ceux-ci entretenaient avec les Pays du Nord. Il faut en effet voir son origine dans le cabinet hollandais ou "schrifcabinet" dont le corps inférieur est fortement bombé. Ceci est encore plus vrai à Bordeaux, ville qui entretenait des rapports commerciaux avec la Hollande. Nous avons fait l'acquisition d'un certain nombre de scribans bordelais dans notre carrière, souvent fort riches, mais nous nous souviendrons de celui-ci pour sa qualité, et on pourra en effet passer en revue jusqu'au moindre détail sans y trouver nulle part une seule faiblesse, que ce soit dans le choix des bois, leurs sections (ainsi par exemple celle de la façade d'un tiroir de la commode est de 45 mm) leurs assemblages... Dès le premier regard ce meuble cossu s'impose, et nous convainc que nous sommes en présence d'un meuble répondant à la commande d'un client argenté et exigeant. La partie supérieure ouvre par un abattant fait d'une seule large planche à deux embouts, mouluré sur son pourtour et chantourné en partie supérieure (muni d'une serrure de laiton à double pêne et maintenu ouvert par deux charnières de laiton et deux compas de fer) qui découvre un large théâtre galbé en forme de coque de navire : au centre une porte tabernacle monoxyle moulurée, cintrée et fortement galbée en plan est épaulée de deux hauts tiroirs se dissimulant dans la boiserie (ces tiroirs devaient contenir les courriers importants et confidentiels / Notons qu'ils doivent être poussés d'un ongle depuis le côté et qu'ils sont fermement bloqués par des chevilles traversantes depuis l'intérieur du tabernacle où une targette de bois vient également bloquer le glissement du plancher fermant la cave secrète / Ainsi, ne nous y trompons pas, le tabernacle fermant à deux tours de sa petite clé fait office de véritable coffre-fort). De part et d'autres sont disposés sur trois rangs, et par deux sans traverses, six tiroirs (dont on observera -notamment sur la photographie du tiroir posé à plat- la formidable épure des galbes en plan et en élévation conjugués), le tout surmonté d'un gradin.
Très rare état d'origine (pas une greffe à signaler), avec toute sa garniture de bronze et de fer forgé d'époque (poignées, entrées de serrures, compas, les cinq serrures avec 3 clés pour les actionner. A signaler simplement une charnière remplacée). Le meuble remis en valeur par une restauration* poussée et une superbe patine en rempli-ciré. * A propos de restauration, signalons aussi deux marques nettes et profondes assez singulières creusées au dos des montants arrière. Notre menuisier s'en est étonné jusqu'au moment où il a remboîté la partie plateau et cadre de l'abattant entièrement démontés puis recollés à la colle d'os (l'occasion est trop belle pour ne pas signaler, ce dont bien souvent la clientèle n'a pas véritablement conscience, que la restauration d'un meuble de plus de deux siècles est une affaire sérieuse, trop souvent purement abandonnée de nos jours, et ainsi lorsque notre menuisier restaure un meuble il s'occupe tout autant de la partie interne que de la partie externe. Nos scribans sont donc ainsi quasiment tous démontés, les intérieurs délogés et le tout réajusté et collé). Et donc se saisissant de ses longs et lourds serre-joints et se posant la question de savoir comment il allait les placer à environ 45 degrés sans qu'ils glissent, il a instantanément compris l'intérêt de ces deux fameuses (et judicieuses) encoches. Il nous confia d'ailleurs que ce fut pour lui un beau clin-d'œil du passé.
Ce meuble, opulent mais à l'ordonnance classique et au fini exceptionnel, prend
Bordeaux, fin de l'époque Louis XV, XVIIIe siècle.
Dimensions : 113 cm de haut x 128 cm de large x 64,5 cm de profondeur. |
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Le meuble fermé, de 3/4 gauche. |
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Le meuble fermé, de face. |
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Le meuble ouvert, de face. |
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Le meuble ouvert, de 3/4 droit. |
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Le meuble ouvert, de 3/4 gauche. |
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Vue de chacun des côtés. |
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Vues du théâtre intérieur, abattant ouvert. |
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Vue en 3/4 gauche de l'intérieur et des galbes concaves et convexes qui l'animent. |
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Voici ce que nous signalons comme une formidable épure des galbes en plan et en élévation conjugués. |
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Vue de la commode. |
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Vue sur le décorum de façade, sa garniture de bronze et son superbe acajou ramageux. |
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Vue rapprochée sur les poignées de tirage et sur le moucheté du cadre supportant l'abattant. |
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Qualité des fonçures des tiroirs en noyer royal et chêne maillé. |
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Qualité des fonds de tiroirs de la commode en noyer royal. |
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Vue en plongée, tiroirs ouverts. |
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Vue de face, tirois ôtés, sur le bâti de la cave secrète et les planchers intermédiaires. |
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Vue du dos du meuble et en incrustation le détail d'une des fameuses encoches pratiquées au centre des montants. |
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DOCUMENTATION
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Les quelques autres rares scribans bordelais connus présentant un intérieur quasi similaire |
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Documentation Gazette Drouot
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Un scriban bordelais présentant un intérieur assez proche |
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Documentation Ancienne Collection Antiquités Philippe
Glédel
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Quelques clichés de nos anciennes collections illustrant |
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