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Rare table à jeux en bureau d'époque Régence de grande qualité. Plaquée d'épaisses feuilles d'amarante elle ouvre par deux tiroirs (dit chétrons) en côtés et un dessus amovible (bloqué par un système mécanique à bouton poussoir) foncé d'un cuir sur son parement à bordures et d'un damier plaqué d'ébène et marqueté d'ivoire en contreparement. Le plateau ôté découvre un jeu de trictrac en ébène et ivoire.Cette table remarquable fait donc à la fois office de petit bureau, voire de table à cabaret, mais surtout de table à jeux de cartes, de jeux de dames et d'échec (rappelons que dans la première moitié du XVIIIe le même damier de soixante-quatre cases était utilisé pour les deux) et enfin de jeu de trictrac.Elle est proposée avec un jeu d'échec en buis et bois noirci, ses dames (de trictrac) en buis et ébène, ses pions (de dames) en ébène et ivoire et deux cornets en cuir.Entièrement recouverte d'un placage d'amarante sur un bâti de qualité en hêtre (pieds et caissons de tiroirs) et de sapin, elle présente en ceinture de rares et puissants galbes en élévation et une très élégante ligne de pied avec un bel épaulement.Le meuble est paré d'une ornementation de bronzes dorés très finement ciselés : un important mascaron de Cérès sur chacune des ceintures de façade, quatre chutes d'angle à décor de cartouches, coquilles, oves et fonds réticulés, quatre sabots enveloppants dits "en chausson" à décor de palmettes et enroulements d'acanthe, et enfin deux petites poignées de tirage à rosaces.La table se présente dans un superbe état d'origine, tant de bâti que de placage, avec ses bronzes d'époque, le tout sublimé par une belle dorure et une méticuleuse finition en poli ciré, selon la formule trancrite par Roubo et retrouvée par notre ébéniste.
Voir ici une vidéo explicative :
Ce meuble d'un grand raffinement est représentatif des plus charmantes réalisations de la période Régence.
Travail parisien d'époque Régence, par François Lieutaud
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« Dans l'histoire du mobilier, le placage unique de bois d'amarante correspond à une période très courte du mobilier parisien. On situe la durée de cette mode à environ 5 ans, autour des années 1720. Le bâti en résineux (essence composant notre bureau) est caractéristique des fabrications des ébénistes parisiens de la période Régence, habitude de construction issue de la période Louis XIV. » Propos de l'Etude Berger et Associés (ci-dessus et ci-dessous) tirés du descriptif d'un bureau plat Régence en bois d'amarante (Estimation 25-30.000 € / Vendu 62.000 €) donné pour "Travail parisien dans l'entourage de Noël Gérard" mais où une possible attribution à François Lieutaud est évoquée.
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« Trois à quatre ébénistes parisiens de renom dans les années 1720, sont capables de réaliser ce type de bureau. André-Charles Boulle et Charles Cressent tous les deux sculpteurs fondeurs laisseront une empreinte majeure dans les ornements de bronze. Les chutes de notre bureau composées d'une tête de femme sont une variante des têtes de satyre innovées par Boulle et des chutes à têtes d'indiennes créées par Cressent et figurant souvent sur leurs bureaux. Noël Gérard est un ébéniste contemporain des deux maîtres précédents, moins connu, mais qui nous a laissé lui aussi des chefs d’œuvre. Le bronze en tablier ornant notre bureau et figurant «La Justice» est un bronze très souvent utilisé par Noël Gérard. Des chutes à têtes de femmes proches sont aussi connues sur d'autres bureaux de Noël Gérard. Un autre maître ébéniste du nom de Lieutaud est également à citer car ce dernier à souvent utilisé les superbes sabots en chausson à feuilles d'acanthe croisée que nous retrouvons aussi dans la production de Noël Gérard. Lieutaud a lui aussi orné des commodes et des bureaux avec des chutes à têtes de femmes. » |
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Dimensions : 75,5 cm de haut x 83,5 cm de long x 61,5 cm de large. |
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DOCUMENTATION |
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Table Régence en placage d'amarante attribuée à Lieutaud |
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Semblable table à jeux parue sur Anticstore et fort justement attribuée à Lieutaud (en outre les entrées de serrure losangées de ses tiroirs équivalent quasiment une signature). A noter qu'elle porte l'estampille de son petit-fils, Balthazard Lieutaud (spécialiste des caisses de régulateurs sous Louis XV et louis XVI) et nous pouvons sans peine imaginer qu'il l'aura restaurée ou simplement repolie à la demande d'un client et, reconnaissant le travail de son aïeul, l'aura estampillée. Ce modèle est tellement semblable au nôtre (jusque dans le grain et les veines de son placage) que notre ébéniste est convaincu que les deux tables ont été fabriquées ensemble dans le cadre d'une petite série de commande. Il faut cependant noter sur cette dernière une plus riche parure de bronze qui s'observe par de remarquables chutes en espagnolettes. |
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Table Régence en placage de palissandre attribuée à Pierre II Migeon |
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Il est fort intéressant de signaler un autre modèle en vente aux USA qui cette fois ne varie que par le choix du placage (palissandre en lieu et place d'amarante) car sa garniture de bronze est exactement similaire. Notre antiquaire américain ne se trompe pas de beaucoup en l'attribuant à Migeon, mais quand bien même elle porterait une estampille de Pierre II Migeon (ce qui serait d'ailleurs tout sauf une surprise) nous demeurerions convaincu, et tel que nous l'avons été au premier coup d’œil pour la nôtre, que ces trois tables sont toutes sorties de l'atelier de François Lieutaud, en donnant donc définitivement raison à notre ébéniste qui voit là un travail de série. |
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Commode Régence en placage d'amarante estampillée FL pour François Lieutaud |
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Notre commode Régence plaquée d'amarante avec laquelle la parenté est évidente, notamment par l'utilisation unique d'amarante, la puissance des lignes et enfin |
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