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Commode d'époque Régence ouvrant à trois tiroirs sur deux rangs séparés
par des traverses foncées de cannelures de laiton et coiffée d'un marbre rouge des Flandres. Construite en placage
d'amarante sur un bâti de sapin de qualité avec ses caissons de tiroirs en noyer, elle présente en façade un puissant galbe en arbalète, des montants à épaulements et des côtés galbés.
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"Dans l'histoire du mobilier, le placage unique de bois d'amarante correspond à une période très courte du mobilier parisien. On situe la durée de cette mode à environ 5 ans, autour des années 1720. Le bâti en résineux (essence composant notre bureau) est caractéristique des fabrications des ébénistes parisiens de la période Régence, habitude de construction issue de la période Louis XIV. Quelques années après les bâtis seront en chêne. L'utilisation de noyer pour la construction des tiroirs de notre bureau témoigne d'une part d'un travail bien parisien et d'autre part d'un travail soigné : meuble de commande. Sur des bureaux ordinaires, les tiroirs seront soit en chêne...Avec la pénurie du noyer consécutif au grand gèle de l'année 1709, le noyer sera remplacé par du chêne, dans les années suivantes." Propos de l'Etude Berger et Associés (ci-dessus et ci-dessous) tirés du descriptif d'un bureau plat Régence en bois d'amarante (Estimation 25-30.000 € / Vendu 62.000 €) donné pour "Travail parisien dans l'entourage de Noël Gérard" mais où une possible attribution à François Lieutaud est évoquée.
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"Trois à quatre ébénistes parisiens de renom dans les années 1720, sont capables de réaliser ce type de bureau. André-Charles Boulle et Charles Cressent tous les deux sculpteurs fondeurs laisseront une empreinte majeure dans les ornements de bronze. Les chutes de notre bureau composées d'une tête de femme sont une variante des têtes de satyre innovées par Boulle et des chutes à têtes d'indiennes créées par Cressent et figurant souvent sur leurs bureaux. Noël Gérard est un ébéniste contemporain des deux maîtres précédents, moins connu, mais qui nous a laissé lui aussi des chefs d'oeuvre. Le bronze en tablier ornant notre bureau et figurant «La Justice» est un bronze très souvent utilisé par Noël Gérard. Des chutes à têtes de femmes proches sont aussi connues sur d'autres bureaux de Noël Gérard. Un autre maître ébéniste du nom de Lieutaud est également à citer car ce dernier à souvent utilisé les superbes sabots en chausson à feuilles d'acanthe croisée que nous retrouvons aussi dans la production de Noël Gérard. Lieutaud a lui aussi orné des commodes et des bureaux avec des chutes à têtes de femmes. Les experts observent la parfaite similitude de ses chutes de bronze ainsi que des "superbes sabots en chausson" avec ceux fabriqués par Lieutaud, pour notre part, tout en rappelant la collaboration connue de Lieutaud avec Gérard en tant que marchand mercier, nous observons la similitude des sabots et des entrées de serrure avec celles de notre commode. A noter également que nous avons en collection une commode de Lieutaud avec de semblables bronzes à l'astronomie en côtés, bronze dont l'utilisation est récurrente chez cet ébéniste. Et en effet, nous retrouverons un autre bureau chez Hampel, nanti d'une étude sérieuse préparatoire à la vente, cette fois attribué à François Lieutaud pour le marchand Noël Gérard. |
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Dimensions : 0,80 m de haut x 1,20 m de large (1,03 m à l'avant) x 0,55 m de profondeur. |
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Plateau de 28 millimètres d'épaisseur en marbre rouge des Flandres à écoinçons, ceint d'un congé bordant un large bec de corbin épousant les formes de la commode, et d'une largeur destinée à couvrir un soubassement (accident à l'angle arrière gauche recollé). |
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Estampilles de François Lieutaud placées sur les montants arrière de la commode. |
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La commode vue de léger trois quarts gauche. |
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La commode vue de trois quarts gauche. |
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La commode vue de léger trois quarts droit. |
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Le côté droit de la commode. |
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Le côté gauche de la commode. |
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Vue rapprochée côté gauche. |
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Détails des bronzes d'ornement des tiroirs et du tablier. |
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Nous savons que F. Lieutaud créait lui même les bronzes de ses commodes et nous considérons ceux-ci comme à la fois proches de certains modèles utilisés par Charles Cressent et Noël Gérard et bien typiques de la production de Lieutaud, et notamment pour ce qui concerne les petites entrées de bronze losangées, récurrentes sur ses meubles (nous en verrons un autre exemple en documentation). |
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Détails des bronzes d'ornement du piètement. |
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La commode, tiroirs ouverts. |
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Fonds de qualité (à encastrement toutes faces) en noyer. |
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Tiroirs ôtés laissant apparaître un bâti d'un superbe fini pour l'époque. |
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Le dos de la commode. |
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DOCUMENTATION |
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Si l'on devait chercher au nom de Lieutaud dans le Nicolay ou le Kjellberg, on ne trouverait trace que de Balthazar, et pas un mot sur François. Notre inquiétude se devrait d'être toute relative, puisqu'il n'y est pas davantage par exemple fait mention d'une dynastie entière d'autres grands ébénistes parisiens et fournisseurs de la couronne, les Van Riesen Burgh qui signaient juste BVRB, comme François Lieutaud signait juste FL. Et pour ce qui est de l'auteur de la première commode que nous mettons ci-après en documentation, il est en 2019, et malgré son talent, toujours inconnu de l'étude de Maigret du fait qu'il ne signait pas, et nous devrons nous contenter de son pseudo de Maître aux Pagodes donné par Pradère, et celà jusqu'à la diffusion d'une découverte récente, l'estampille NG dissimulée sous un plateau, qui est celle de Noël Gérard, ébéniste proche de François Lieutaud. Nous ne manquerons pas d'ailleurs au passage d'observer la ressemblance entre le bronze agrémentant le tablier de cette exceptionnelle commode et celui de notre commode.
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Double estampilles de Lieutaud sur notre commode. |
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Double estampille de Lieutaud - Documentation étude Ferri. |
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Fausse estampille de Lieutaud (au ciseau) - Documentation Proantic. |
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Commode attribuée au Maître des Pagodes. / Noël Gérard. |
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En vérité le Nicolay ne manquait pas de signaler, et de manière élogieuse, un exemplaire Régence (très certainement également en amarante) estampillé F L (et bien évidemment
de
François Lieutaud)
et pour laquelle nous apparaît une évidente parenté avec notre commode. |
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Cependant voici le modèle le plus proche de notre commode que nous ayons pu voir, meuble passé en vente chez Kohn à Drouot en mars 1994 (A noter que le descriptif au catalogue stipulait que des bronzes avaient été remplacés / Il pourrait s'agir des sabots, et éventuellement du bronze du tablier, car tous les autres bronzes de la garniture, mains tombantes, chutes et baguettes sont parfaitement conformes aux modèles de Lieutaud). |
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Un exemplaire Régence estampillé FL plaqué de palissandre passé en vente publique en 2019. Modèle relativement proche de notre commode, certes plus réduit et simplement galbé. |
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Commode vendue 16.250 € (frais compris / sur une estimation ridiculement basse), mais modèle
nettement moins large, en palissandre et non en amarante, galbé et non en arbalète, |
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Commode présentée à la Biennale par la Galerie Pellat de Villedon. |
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Un exemplaire Régence estampillé FL également en amarante avec
de semblables |
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Commode présentée à la BRAFA par la Galerie François Léage. |
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Un exemplaire Régence estampillé FL qui démontre le savoir faire incontestable |
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Un exemplaire encore très "Grand Siècle" avec la même double estampille. |
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Un exemplaire Louis XIV récemment passé en vente publique démontrant,
tant par le biais de l'attribution que par le résultat obtenu, l'intérêt croissant porté à l'ébéniste François Lieutaud. |
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Un exemplaire Régence en amarante estampillé FL avec semblable cul-de-lampe. |
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Autre exemplaire Régence en amarante avec une nouvelle attribution à François Lieutaud. |
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Un modèle Régence avec une nouvelle attribution à François Lieutaud par le Cabinet Dillée. |
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Une attribution à Lieutaud pour une commode d'une grande collection suisse |
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Un exemplaire Louis XV également doublement estampillé FL
provenant du |
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