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COMMODE DE LANDERNEAU EN ACAJOU MASSIF
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Rare commode Mazarine en
acajou ramageux massif de Saint-Domingue,
galbée en façade et ouvrant par trois rangs de tiroirs.
Très bel état d'origine des bois, plateau, façade et côtés, tout d'acajou massif,
finition en rempli-ciré conservant la patine d'origine.
Garniture de bronze et serrures en fer d'origine.
Landerneau - milieu du XVIIIe siècle.
Dimensions : 82 cm de haut x 131 cm de large x 69,5 cm
de profondeur.
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Faisons donc en préambule un peu de "bruit dans Landerneau", ne pas en faire serait prendre le risque d'être pris pour incompétent, puisqu'en effet ce modèle de commode, très particulier, est par ailleurs presque toujours donné à tort pour Saint-Malo, et sans doute la plupart du temps davantage par ignorance que par stratégie commerciale. Il serait donc temps de rendre à Landerneau ce qui lui appartient, d'autant que les deux grands ports bretons sont aux deux pôles opposés de la Bretagne (nous avons pourtant pu lire : "commode de Landerneau, tout près de Saint-Malo" ... à l'échelle du monde sans doute, mais à l'échelle de la Bretagne c'est beaucoup moins exact). Quand une commode de Brest nous est donnée pour Saint-Malo par un négociant de la côte d'Azur passe encore, mais quand c'est le fait de commissaires-priseurs ou d'antiquaires bretons cela fait tout de même désordre.
Reconnaissons cependant, et c'est bien naturel, à ce modèle léonard quelques traits communs avec celui du pays malouin, et particulièrement avec celui du type Louis XIV : les tiroirs supérieurs à fleur de plateau, les côtés lisses le plus souvent, l'utilisation fréquente d'un acajou foncé, et enfin ajoutons à celà que certaines commodes de Landerneau se sont retrouvées parées, quelquefois même dès l'origine, de poignées de tirage à plaquette malouines, ce point en particulier finissant d'entretenir la confusion. Notons cependant que la liste des différences serait beaucoup plus longue.
Avoir marché sur les traces d'aïeux antiquaires, avoir fait soi même ses classes sur le terrain (et ainsi vu et s'être fait conter les meubles dans leur véritable contexte) et avoir ouvert les livres apporte une toute autre vision des choses. En effet, le Malfoy déjà, établissait sur une même planche la distinction entre le modèle de Basse Bretagne et le modèle de Haute Bretagne.
Nous verrons plus bas la commode meublant la Maison de la Fontaine-Blanche à Landerneau. Tout près de là, l'ouverture prochaine et fort attendue de la Maison de la Duchesse Anne ou Maison de la Sénéchaussée, ancien hôtel des Rohan, permettra enfin au public, avec ses collections, d'en apprendre davantage sur ce mobilier spécifique encore secret.
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LE MEUBLE DE PORT - Louis Malfoy / Les éditions de l'amateur |
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Le Pont de Rohan, dernier pont habité d'Europe - La Maison de la Sénéchaussée |
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Si Brest fut le principal port militaire de Bretagne, Landerneau participa également à la guerre de course. On cite notamment le cas de Barthélémy Kerros, natif des environs et devenu corsaire par lettre de marque du Roi, qui à bord du Furet captura un navire anglais et qui s'établit comme négociant et armateur à Landerneau. La ville prit un essor considérable au XVIIIe siècle grâce à la double position stratégique qu'elle occupait, à la fois par sa situation aux confins navigables de l'estuaire de l'Elorn (dite rivière de Landerneau, permettant la navigation de bateaux de plus de 50 tonneaux) qui en fit l'arrière port brestois, mais aussi par le fameux pont de Rohan (péage au bénéfice des Ducs de Rohan), dernier passage de Léon en Cornouaille (ce n'est donc pas un hasard si les deux quais opposés du pont se nomment quai de Léon et quai de Cornouaille). Les florissants commerces se rattachant à la culture du lin et de l'élevage (en particulier de chevaux) s'y associaient, et les échanges maritimes d'un commerce important contribuèrent à l'émergence d'une bourgeoisie de négoce qui fit bâtir de superbes hôtels particuliers à encorbellement, à Pondallez, en pierre de Logonna ou de kersanton. Il fallut bien les meubler, une petite communauté de menuisiers s'installa sur le site.
Attachons nous à présent à décrire le modèle landernéen. Il connaît trois principales déclinaisons :
- La commode à coins arrondis : il est probable que ce soit la plus ancienne, mais aussi celle qui a perduré dans les intérieurs les plus modestes.
- La commode Mazarine de premier type : modèle intermédiaire qui présente un piétement en console renversée à la base (généralement galbé en façade et avec pieds avant en console) mais dont le montant n'est pas sculpté.
- La commode Mazarine : c'est le modèle landernéen typique et reconnaissable des intérieurs les plus aisés, aux montants entièrement sculptés et finissant par un pied sabot, plus rare encore que la malouine galbée en arbalète à pieds jarrets (c'est dire!). Deux formes se différencient :
- la commode plane, que l'on rencontre parfois à deux pieds en console, mais le plus souvent à quatre pieds en console.
- la commode galbée, qui pour sa part ne présente généralement que deux pieds en console, c'est le modèle de notre commode. Précisons que certaines commodes de grand luxe peuvent encore en présenter quatre, de même qu'une traverse basse parfois sculptée. Certaines fois les côtés seront moulurés, le plus souvent de type "en chapelle". Enfin nous avons eu un modèle qui présentait des chérubins au sommet des montants.
Les bois employés varient des bois indigènes aux bois exotiques, dont l'acajou et le Saint-Martin rouge principalement.
Les poignées de tirage vont des modèles en laiton embouti ou coulé, parfois locaux et typiquement léonards, parfois importés de Nantes (à la marguerite) ou de Saint-Malo, aux modèles en bronze Louis XV commandés à la capitale pour les plus riches exemplaires. |
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....Documentation Argus Valentine's - Documentation La Gazette Drouot |
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Commode à coins arrondis...........................................Commode Mazarine plane du second type Bois exotique / Poignées rapportées - Bois de Saint-Martin rouge / Poignées malouines |
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......Documentation Artcurial - Documentation S.V. de Morlaix |
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Commode Mazarine galbée du premier type...............Commode Mazarine plane du second type Acajou Saint-Domingue / Poignées nantaises - Bois de Saint-Martin rouge / Poignées parisiennes |
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Documentation Antiquités Philippe Glédel / Ancienne collection - Documentation Hôtel Drouot ...................... |
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..Commode Mazarine plane du second type .......... ....Commode Mazarine plane du second type Bois de Saint-Martin rouge / Poignées malouines - Acajou / Poignées parisiennes.. ... . |
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Documentation S.V. de la Roche sur Yon / Prix obtenu : 11.000 € hf. - Documentation Antiquités Philippe Glédel / Collection personnelle. |
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Commode Mazarine galbée du premier type..............Commode Mazarine galbée du second type Bois de Saint-Martin rouge / Poignées malouines - Acajou Saint-Domingue / Poignées parisiennes |
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..... .. .. .. .. .. Documentation Antiquités Philippe Glédel - Documentation Antiquités Philippe Glédel / Ancienne collection |
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Commode Mazarine galbée du second type ..............Commode Mazarine galbée du second type Bois de noyer clair / Poignées nantaises - Acajou de Saint-Domingue / Poignées nantaises |
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Le modèle référent est la commode qui meuble aujourd'hui la Maison de la rue de la Fontaine-Blanche à Landerneau. Elle représente le parfait archétype : bel acajou sombre, somptueux montants en consoles aux bois entièrement sculptés, riche ornementation de bronze Louis XV. Ses lignes douces et épurées, la douceur de grain de l'acajou, sa puissance et sa prestance de commode Mazarine en font l'une des plus "classieuses" commodes de port qui soit.
C'est avec un certain plaisir que nous constatons que notre commode est quasiment sa jumelle.
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... Et ce fut avec un plaisir redoublé que nous aurons par la suite vendu cette commode pour la partie Musée (consacrée à la guerre de course) qui occupera prochainement un étage de la Maison de la Duchesse Anne à Landerneau. Les visiteurs pourront alors voir dans cette splendide demeure datant du XVIIe siècle deux superbes commodes de Landerneau (celle-ci comprise) parmi d'autres meubles de port. Il est amusant de noter que, la Maison de la Duchesse Anne et celle de la rue de la Fontaine-Blanche se faisant face, il se trouvera ainsi dans un très petit périmètre trois rares commodes landernéennes rappatriées dans leur cité d'origine. |
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Le plateau, mouluré sur son pourtour d'un bec-de-corbin qui épouse les formes de la commode, est fabriqué sans emboîtement et, comme souvent sur les commodes de qualité de Landerneau, quasiment d'une seule large planche (ici de 58,5 cm), la seconde plus étroite et placée à l'arrière y est parfaitement jointe en rainure et languette et s'harmonise parfaitement. On y observe également l'absence de chevilles, signe d'un montage soigneux, celles-ci se trouvent de chaque côté des traverses latérales et traversent leurs mortaises en serrant des tenons fixés au revers du plateau. Ainsi on pourrait dire qu'il n'est pas monté "à la malouine" mais plutôt "à la nantaise".
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La commode léonarde présente toujours trois tiroirs sur trois rangs aux bords ourlés d'un quart-de-rond. Les montants, fort richement sculptés, constituent la grande originalité de cette commode, à coins ronds à ressaut, évidés pour mettre en valeur un mouvement en S à feston, un beau fleuron à chutes lancéolées puis un second en dessous, un large fourreau d'acanthe qui s'épanouit au surplomb d'un pied en forme de sabot animal, nervuré et sommé d'une palmette.
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C'est la base du montant qui donne un raffinement certain à cette commode, le décrochement en pied Mazarin délicatement sculpté la distingue comme étant l'une de ces commodes d'apparat meublant autrefois l'hôtel particulier d'un des riches négociants de Landerneau.
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Les côtés sont lisses et dits "en miroirs", leur base reprend l'esprit du tracé de la découpe de la traverse de façade.
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Les bronzes sont d'un superbe modèle Louis XV, délicatement traités en asymétrie et bien ciselés.
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On voit ici (bronzes démontés pendant le nettoyage du meuble) qu'il s'agit bien de la garniture d'origine de la commode, les poignées y ont laissé la marque du temps et l'on n'y perçoit pas la moindre autre trace.
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La traverse basse est d'une grande élégance, bordée d'une moulure baguette qui se raccorde à la base des pieds, sa découpe adoucie très Régence fait écho au galbe harmonieux de la commode.
Les planchers intermédiaires ou faux-fonds sont en planches de sapin. Sur celles-ci ont été posés de nouveaux coulisseaux, et de même les bases de côtés de tiroir ont été revues, car voilà bien le seul petit défaut de ces commodes, les tiroirs sont posés sur coulisseaux et au fil du temps une usure se produit, pouvant même toucher les bords des traverses. Celle-ci fut restaurée à temps.
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Le dos de la commode : cadre en bois de chêne à enfourchements simples et en sifflet sur montants arrière en acajou et trois panneaux en orme.
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