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COMMODE RÉGENCE AUX ESPAGNOLETTES
PAR DOIRAT

Commode Régence aux espagnolettes par Doirat en bois de violette XVIIIe

 
   

 

Importante et très rare commode d'époque Régence "aux espagnolettes", galbée toutes faces, en placage de bois de violette, ouvrant par quatre tiroirs sur trois rangs.

Coiffée d'un superbe marbre Rouge Griotte belge à oreilles et à bec-de-corbin suivant ses contours, cette commode, exclusivement plaquée de bois de violette, est animée par un puissant galbe en arc d'arbalète en façade, de larges montants au profil pincé particulièrement proéminent et un très rare galbe en S en côtés.

Sans être nécessairement une œuvre de commande, ce meuble est très probablement unique, car il s'agit en effet d'une fabrication dite à l'unité (contrairement aux fabrications dites de routine) dont se sont fait une spécialité les plus grands ébénistes parisiens. Il y a dès lors pléthore de détails à souligner sur ce modèle mais également une véritable innovation à mettre en exergue. Elle concerne le profil particulier du parement des montants arrière (jamais vu, à notre connaissance, sur un exemplaire de cette époque).

Le caractère exceptionnel de cette commode se dessine en effet à travers plusieurs traits exclusifs : une ornementation de bronze de grande qualité à la superbe ciselure et parmi laquelle figurent de très rares espagnolettes (d'un modèle particulièrement luxueux, tant de forme que de ciselure, et que nous n'avons vu que sur six commodes : quatre d'Etienne Doirat, une de François Lieutaud et une enfin de Louis Delaitre), de non moins rares poignées de tirage "aux bouffons", des cannelures de laiton à rudentures (d'autres diront "à bouchons") toutes faces (notons que leur présence sur cette forme de montant avant galbé est déjà en soit très exceptionnelle), des côtés galbés en S ponctués de montants arrière dont le décrochement en cavet (contrairement au traditionnel ressaut des commodes Louis XIV et du début Régence) est fortement profilé en concavité.
Ce galbe inédit du montant arrière dans la continuité du côté a pour effet de donner une visibilité quasi immédiate aux flancs et ainsi de rendre toute sa profondeur à la commode tout en mettant en avant son supplément de luxe constitué par les cannelures postérieures.

Signalons encore la qualité du placage de bois violet utilisé, les jeux de frisages complexes employés par l'ébéniste pour le sublimer. Le noyer employé pour la fabrication des caissons de tiroirs et le fini de ceux-ci signent également un ouvrage de grande qualité, spécifique au travail des ébénistes de premier plan de la période Régence tels que Charles Cressent, François Lieutaud, Michel Mallerot et François Garnier.
Enfin la majesté de ses dimensions est à mentionner avec une largeur de plus de 145cm.

Meuble dans un très bel état d'origine, au placage bien épais aux tonalités chaudes et profondes car non re-poncé, ayant été l'objet d'une restauration et d'une finition au vernis-tampon de haut niveau effectuée par un maître ébéniste.

 

 

Travail parisien de l'époque Régence,

attribué à Étienne Doirat.

Premier tiers du XVIIIe siècle.

 

 

Etienne Doirat (1665 - 1732) fut l’un des ébénistes les plus importants et talentueux de la période Régence. Il est enregistré au Grand-Rue du Faubourg Saint-Antoine lors de son mariage en 1704. En 1726, il installe son atelier dans la cour de la Contrescarpe des Fossés de la Bastille et, en 1731, loue un magasin dans la rue à la mode Saint-Honoré (tenu par son gendre Louis Simon Painsun), l’une des principales adresses parisiennes pour les détaillants de luxe. La production de cet ébéniste, qui travailla toute sa vie durant dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine pour une riche clientèle française et étrangère, nous dit Pierre Kjellberg, est synonyme de classicisme et de qualité. Si on connaît assez mal la production de Doirat antérieure à la Régence, puisqu'il n'a marqué ses œuvres qu'à la fin de cette période et durant les dernières années de sa carrière, les travaux de Jean-Dominique Augarde (Etienne Doirat Menuisier en ébène) ont cependant mis en avant que cet ébéniste avait l'exclusivité de certains modèles de bronzes, parmi lesquels un certain nombre de modèles d'espagnolettes.

Jean-Dominique Augarde - Etienne Doirat Menuisier en ébène.

Pierre Kjellberg - Le mobilier français du XVIIIe siècle.

 

 

Dimensions : 83 cm de hauteur x 146,5 cm de largeur / (124 cm à l'avant)
x 64,5 cm de profondeur.

 

   
 
 
 

Importante large commode Régence par Etienne Doirat

Commode très architecturée, plus large que le standard avec son mètre quarante six,

aux courbes dynamisées par puissance et souplesse et à l'importante richesse décorative,

recouverte d'un magnifique placage de bois violet, savamment mise en valeur

et enfin éclairée par une très luxueuse ornementation de bronzes ciselés et dorés.

 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 
 

Vue plongeante sur le marbre Rouge Griotte belge épousant les formes de la commode.
Dès lors on ne s'étonnera pas que sa découpe aux quatre angles arrondis soit unique.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

Commode Régence arbalète galbée en côtés bronzes aux espagnolettes et au bouffon par Doirat 18e

 
 

La commode vue de léger trois quarts droit.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 
Importante commode d'époque Régence en frisage de bois de violette à cannelures rudentées 18e par Etienne Doirat
 
 

Vue de léger trois quarts gauche.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 
 
 

Vue de trois quarts gauche.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
   
 

Vue encore davantage de côté.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 
 
 


Un côté de la commode qui donne à voir le chatoiement de ses jeux de frisage,
et sa partie centrale à frisage en diamant doublé d'un frisage en ailes de papillon.

 
 

 

 
 
 
 

 

 
 
 
 

Débit oblique également sur chacun des montants.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
   
 

L'exceptionnel profil d'un côté vu du dessus.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
   
 

Vue sur la finition des des fonçures entièrement en noyer massif,
et des champs des tiroirs plaqués de noyer royal.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

Espagnolettes en bronzes ciselés et dorés

 
 

Les deux espagnolettes à la superbe ciselure sous divers angles.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

poignées de tirage au bouffon en bronze ciselé et doré

 
 

Les poignées de tirage à côtes torses et masques de bouffon coiffés d'un bonnet à clochettes.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 
 

Détail d'une plaquette de poignée, d'une petite entrée de serrure d'un des tiroirs supérieurs
et d'une des trois larges entrées centrales avec la clé en bronze ciselé actionnant les 4 serrures.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 
 

Une des trois larges entrées de serrures ciselées de coquilles Saint-Jacques et de fonds réticulés.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

mascaron au chérubin en bronze ciselé et doré

 
 

Le tablier de la traverse inférieure centré d’un mascaron au chérubin.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 
 

Un des deux sabots de pieds avant à palmettes et enroulements.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 
 

La commode, tiroirs ôtés, montrant ses traverses à planchers intermédiaires, les méplats intérieurs
recevant en butée les plaquettes qui recouvrent les queues d'aronde des côtés de tiroir.
(ceci prévenant l'usure des tiroirs et des traverses et d'éventuelles casses aux angles des tiroirs).

 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 
 

Vue sur le plancher et le dos de la commode.
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

Commode Régence arbalète en placage de bois de violette par Doirat

 
 
 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

 

DOCUMENTATION

 

 
 

 

Pour les espagnolettes :

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Catalogue Couturier Nicolay

 
 

Commode estampillée Doirat avec de semblables espagnolettes.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Vente Tajan du 10 decembre 1999

 
 

Seconde commode estampillée Doirat avec de semblables espagnolettes.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Pinterest

 
 

Même commode que photographie précédente (aujourd'hui dans une institution américaine).
Ce sont encore les mêmes espagnolettes, même si elles diffèrent par les tracés de leur ciselure.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : J. D. Augarde - Etienne Doirat, menuisier en ébène

 
 

Autre commode (collection privée milanaise) arborant à nouveau les mêmes espagnolettes.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Vente Sotheby's Londres du 12 novembre 2019

 
 

Quatrième commode flanquée des mêmes espagnolettes.

 
 

 

 
 

 

Pour les poignées de tirage :

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Vente Sotheby's

 
 

Large commode de grande qualité portant l'estampille de Doirat où il nous semble discerner les mêmes poignées de tirage "aux bouffons".
(Nous n'en aurons jamais vu de telles par ailleurs, sinon sur deux commodes d'apparat de modèles très proches de Pierre Hache
, et dont l'une est la fameuse commode aux armes du conseiller au parlement de Grenoble Louis d'Aymon de Franquières acquise par la fondation Glénat).

 
 

 

 
 

 

Pour les cannelures :

 
 

 

 
 

Commode-parisienne-Louis-XIV-Regence-attribuee-Doirat-en-marqueterie-de-palissandre

 
 

Documentation : commode de nos anciennes collections

 
 

Une commode que nous avions attribuée à Doirat avec des semblables cannelures à rudentures.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Drouot.com

 
 

Commode de grande qualité à semblables cannelures rudentées.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Drouot.com - Vente Piasa

 
 

Autre commode de très belle qualité à semblables cannelures rudentées.

 
 

 

 
 
 
 

Documentation : Catalogue Millon & Associés

 
 

Quatrième commode de belle qualité à semblables cannelures rudentées attribuée à Doirat.

 
 

 

 
 

 
 

Documentation : Oise enchères

 
 

Autre commode de belle qualité* attribuée à Doirat à semblables cannelures rudentées.
Nous ajoutons un détail des
poignées de tirage, car on pourrait de loin les croire similaires,
et ainsi on voit mieux qu'elles sont très loin d'avoir la qualité de celles qui ornent notre commode.

 
 


* Si elle est doit être considérée comme exceptionnelle (à en croire l'intitulé), que dire des précédentes, et de la nôtre...