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COMMODE MAZARINE PAR THOMAS HACHE |
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DOCUMENTATION Meubles référents parmi le corpus des commodes mazarines |
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Pour la garniture de bronze : |
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Documentation Besch Cannes auction |
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On notera les similitudes de l'ornementation de bronze de cette autre commode de Thomas Hache et de la nôtre, sabots identiques et discret cul-de-lampe flanqué de marqueterie florale. |
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On voit ici des poignées exactement semblables avec les mêmes anneaux directement enfoncés à force sur le plat du tiroir |
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Pour les montants et les côtés : |
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Documentation : Planche 78 - Le Génie des HACHE - Pierre Rouge / Ed. Faton |
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On voit ici quasiment la même architecture de la marqueterie des côtés de la commode. |
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Et on observe un semblable gabarit des pieds en consoles. Dans leur structure intérieure, les montants sont doublés. Cette façon, qu'il reprend des cabinets italiens avec lequels il s'est familiarisé durant son séjour en Italie, lui est particulière. |
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Pour l'utilisation des placages : |
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Documentation : Planche 79 - Le Génie des HACHE - Pierre Rouge / Ed. Faton |
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On observe ici une même utilisation des loupes contrastées et du bois de prunier (rouge) avec son aubier (jaune). |
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Pour le plateau et la façade : |
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Documentation : HACHE Ébénistes A-Grenoble - Marianne Clerc / Ed. Glénat |
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Si cette commode est plus large c'est en raison de ses côtés galbés en plan, et sans doute sa façade est de la largeur de notre commode. Nous sommes tenté de penser que Hache a utilisé le même gabarit pour cette (rare dans son œuvre
) même façade en arbalète. |
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Documentation : Planche 80 - Le Génie des HACHE - Pierre Rouge / Ed. Faton |
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Nous avons évoqué plus haut la similarité du décor central de ce plateau avec le nôtre. Notons toutefois que le décor est ici inversé, ce peut-être le résultat d'une simple (et fréquente) inversion de reproduction photographique ou d'une inversion du calque à l'atelier. |
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Documentation : Planche 69 - Le Génie des HACHE - Pierre Rouge / Ed. Faton |
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Pour finir, ce tableau d'une autre commode mazarine avec composition florale "au jasmin"et insectes.
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EXAMEN TECHNIQUE D'AUTHENTIFICATION Dossier en collaboration avec notre ébéniste, |
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Au premier examen cette commode mazarine à dessus de bois se présente dans son intégrité. Comme toujours pour un meuble de la période Louis XIV, une importante restauration s'avère nécessaire. Cet oubli nous apporte dès lors la preuve irréfutable que les tiroirs étaient bien à l'origine montés en feuillure (dit encore à encastrement, c'est à dire le fond maintenu dans une encoche du bord inférieur de chacun des côtés), soit le procédé le plus sophistiqué, et donc sur les trois faces (dos compris), ajustage que nous avons toujours mis en avant dans nos examens des meubles de Hache comme l'un des éléments d'attribution parmi les plus déterminants. En effet ce montage parisien est fort peu utilisé en province, hormis par la famille Hache et quelques rares autres ébénistes parmi lesquels Mondon de Grenoble, Les Couleru de Montbéliard, sans doute toutefois quelques rares ébénistes lyonnais et d'autres des grands ports de l'Atlantique, et plus rarement encore s'agissant du dos du tiroir. Chaque fois que nous voyons une commode du Dauphiné copiant le style des Hache, elle manque rarement, pour peu qu'elle soit sincère (nous voulons dire par là véritablement ancienne), de se trahir par l'absence de ce montage. Signalons encore une particularité de Hache : en parement des tiroirs le montage est apparent, tant celui du plancher que celui des queues d'aronde. Le placage recouvre les assemblages en queues d'aronde ainsi que le fond collé par dessous à la façade du tiroir.
Comme toujours chez Hache (et contrairement à Mondon, son rival de Grenoble, qui chevillait ses dos) l'assemblage de l'arrière du meuble termine la construction des commodes, après le montage des côtés, des traverses de façade et des coulisseaux. Les planches horizontales s'emboîtent par le haut, coulissent entre un biseau des montants arrière et une pièce de renforcement rapportée dans l'angle, et c'est sur cette pièce que viennent se poser les coulisseaux, maintenus par l'arrière lors du cloutage du dos. Elles sont jointes aux bois de montage maintenant les coulisses par l'arrière et au fond fixé en queue d'aronde au dessous des côtés. Des clous d'époque maintiennent l'ensemble. Nous effectuerons donc ainsi le démontage de la commode par l'arrière. L'examen du placage nous le montre en bon état général. Les différents bois utilisés pour la marqueterie sont des essences indigènes. Le chêne des marais (apprécié de l'atelier Hache puisque présent dans les marais aux alentours), l'alisier, le frêne, le prunier, le houx, les loupes d'orme et d'érable, le mûrier et le noyer pour le contour de la marqueterie, le poirier noirci et le houx (Hache n'utilisait pas ou peu le buis) pour les filets et le sumac de Virginie (arrivé en 1624 en France) pour le cœur de certaines fleurs de jasmin qui elles, sont en os (Hache n'utilisait pas l'ivoire). On y retrouve aussi des motifs récurrents au travail de Hache comme les têtes de vieillards barbus, les oiseaux, papillons et libellules, une grande variété de fleurs et de motifs géométriques. Comme presque toujours s'agissant d'une commode Louis XIV, suite au séchage de son âme, le plateau s'est fendu par son centre, ce qui a détérioré la marqueterie. D'anciennes restaurations ont dégradé le placage, la marqueterie a été décollée partiellement, certains petits éléments ont été remplacés, parfois avec des essences non appropriées et d'autres sont à la perce des bois. Des renforts ont été collés et des petits coins de bois ont été enfoncés dans les fentes sous le plateau, ces derniers étaient censés récupérer la largeur perdue suite à sa déshydratation. Le placage de la commode sera entièrement désolidarisé du bâti (les diverses étapes de la restauration sont détaillées en bas de page). On découvrira ainsi, non sans émotion, le contre-parement de la marqueterie (ci-dessus) et les tracés préparatoires de l'atelier sur l'âme du plateau (ci-dessous). On remarquera aussi les traces de rabot à dents en contre-parement, d'environ 2 mm entre chaque rainure, ce qui est en rapport avec l'époque de fabrication du meuble (en effet le nombre de dents des rabots à bretter s'est accru au fil des époques). On compte ici 10 dents pour 2 cm, ce qui correspond parfaitement à une réalisation du début du XVIIIe siècle. Les différents éléments composant la structure du plateau sont séparés et les planches du centre coupées dans le sens de l'épaisseur, les parties ainsi récupérées sont rabotées pour pouvoir recevoir une âme de renfort en leur centre. Après réassemblage des emboîtures, le plateau est recollé. Une marqueterie reproduite dans les deux principaux ouvrages traitant des Hache, Le génie des HACHE et HACHE (de P&F Rouge) et Ébenistes A -GRENOBLE (de Marianne Clerc). Force est de constater par analogie que le travail des deux provient du même atelier. Malgré un manque de netteté des photographies des ouvrages cités, on peut voir que les éléments qui composent les marqueteries sont issus de la même découpe dite "en paquet" (méthode utilisée pour la découpe des feuilles de placage, posées les unes sur les autres, qui procurait un gain de temps mais surtout une solidité pour le sciage du placage). Deux ateliers différents ne peuvent avoir effectué un travail aussi parfaitement similaire. Il est fort bien connu que Hache préparait des séries de découpes pouvant s'incorporer dans de futures marqueteries. On peut également voir des similitudes probantes dans la comparaison des divers insectes ou fleurettes en os. En contre-parement, les différentes couleurs d'origine apparaissent beaucoup plus clairement, ce qui facilite l'expertise des différentes essences employées. |
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Principales étapes de la restauration du plateau :
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