VENDU

Armoire-de-mariage-normande-d'armateur-Fécamp

ARMOIRE FÉCAMPOISE "AUX CHEVAUX MARINS"

 

 

Quand l'armoire de Fécamp atteint un tel niveau d'opulence, les amateurs la considèrent comme la plus belle armoire de toute la Normandie, et il est incontestable qu'elle se hisse même au plus haut rang des armoires régionales françaises.

Ce modèle représente le summum de splendeur du Grand Caux, d'une qualité bien supérieure encore à celles exposées au Musée de Fécamp (Voir en documentation) elle se permet de s'affranchir des limites traditionnelles des plus belles armoires dites "à cinq roses" (on en compte huit ici).

Voir également en documentation l'armoire du Musée de Fécamp à trois roses, et plus bas les détails des médaillons de notre armoire parés de huit roses écloses.

---------------

Cette armoire, presque exclusivement construite en chêne maillé importé de Riga, ornée d'un répertoire ornemental d'une exceptionnelle richesse et d'un exceptionnelle rareté, contenant une multitude de motifs symboliques, est un meuble qui "donne à voir". La sculpture est en fort relief, à la fois nerveuse, fouillée et parfaitement bien dégagée, les larges traverses permettent au sculpteur de s'exprimer pleinement et ainsi l'armoire présente l'opulence des plus beaux exemplaires de Normandie. Elle possède deux spécificités que nous n'avions jamais rencontrées sur une fécampoise ou même sur tout autre meuble régional : la première est la large frise de feuilles lancéolées posée en biseau qui encadre les portes, bordant traverses et montants et qui ajoute un fort relief au meuble, accentuant encore l'impression de puissance de l'ensemble, la seconde, et non des moindres, est ce fameux décor aux hippocampes. Rappelons que dans la mythologie grecque et latine l'hippocampe est un attribut du dieu de la mer (Poséidon ou Neptune) et symbole de force et de pouvoir.

Le chêne maillé dit "merrain" est obtenu, à l'inverse du sciage de long, par un débit de l'arbre en quartiers. Il nécessite des arbres centenaires et sans défauts, et implique davantage de pertes puisque le sciage n'est pas parallèle (exactement comme les quartiers d'une orange). Cependant il présente l'avantage d'être à la fois plus léger et plus solide, mais surtout une fois ciré ou verni il apparaît nettement plus remarquable de part ses moirures.
Il est rare de trouver un meuble ainsi presque totalement fabriqué en merrain, car ce bois, extrêmement délicat à travailler à la gouge, était habituellement remplacé
par du chêne courant pour les parties sculptées.
Cette armoire est ainsi d'une relative légèreté eu égard à ses dimensions et les sections de bois utilisées et, en dépit des ans, ne présente pas la moindre attaque de xylophages.


Elle se présente dans un superbe état, ayant même conservé ses bouchons de pied intacts. Deux fiches par porte en laiton et deux entrées de serrure également en laiton ajouré, une serrure d'origine et sa clé en fer. L'Intérieur toujours agencé de ses anciennes étagères en sapin, avec deux tiroirs en partie centrales. Ajoutons que les sections de bois sont d'une rare épaisseur pour un meuble du Grand Caux et la qualité des assemblages absolument irréprochable.

 

Epoque : début du XIXe siècle.



Dimensions : Hauteur 2,65 m - Largeur 1,47 m - Profondeur 0,55 m
Corniche \ Largeur 1,69 m.

u

Armoire-de-mariage-Haute-normandie-Fécamp

 
 
L'armoire présente un opulent entablement : l'arc médian de la corniche épouse et recouvre parfaitement le bouquet central et son décor d'oves, de godrons et de perles, se ponctue d'impressionnantes crosses d'acanthe qui viennent s'affronter en double volutes, formant des panaches encore enrichis d'entablements latéraux de frises d'acanthe.
 
 
Armoire-de-mariage-fécampoise-aux-hippocampes
 
 
Le bouquet central se dessine dans le prolongement de deux cornes d'abondance posées sur un énorme panache d'épis de blé noués d'un ruban à campanes. Les cornes d'abondance débordent de roses, pommes, raisin, grenades éclatées, tandis qu'au dessus s'étire une large couronne de fleurettes et feuilles nervurées. A l'autre extrémité des cornes (et tels que sur des rhytons) surgissent d'étranges créatures qui ne sont autres que des des hippocampes. Cet élément de décor est strictement insolite sur une armoire normande. Notons enfin que le bouquet atteint une largeur de 58 cm pour une hauteur de 38 cm.
 
 

 
 

On remarque tant la richesse et la variété du décor végétal s'échappant des cornes d'abondance que sa finesse d'exécution, le fort relief de l'enroulement d'acanthe en encorbellement du sommet du faux dormant, le volume, le relief, la richesse enfin des bouquets à l'amortissement des portes.

 
 

 
 
Les panneaux aux remarquables moires de chêne sont bordés de rangs de perles sur des moulures qui dessinent de belles sinuosités, ils ont rarement aussi peu de hauteur, surtout pour une armoire de cette taille, car ce sont ici les traverses sculptées qui "mangent" leur surface. Les portes sont encadrées de cordons torsadés et leurs bases ne sont pas à simple traverse droite mais découpées et sculptées, enfin la traverse basse est vigoureusement chantournée. La double volute est omniprésente (médaillons - traverses - pieds...).
 
 

 
 

Les médaillons ont une largeur de 58 cm. Dans les réserves flanquant le dormant, traditionnellement réservées à ce décor particulier sur les armoires cauchoises, on compte huit roses épanouies ... Ce qui constitue un record véritablement pulvérisé!

 
 

 
 

Le médaillon de gauche est sculpté des attributs du dieu Mercure : casque et caducée, et de Neptune : trident venant en correspondance avec les hippocampes (ce sont en effet ces animaux qui tiraient le char du dieu de la mer), attributs auxquels viennent s'ajouter des cartes marines, des tonneaux, des ballots, des écus d'or, tous symboles de la navigation et du commerce maritime. On peut, sans risquer de se tromper, imaginer que l'armoire fut commandée par un armateur ou un officier de marine. On note un triple encadrement ceinturant les trophées : couronne florale, rang de perles, frise de feuilles lancéolées.

 
 

 
 

Sur le médaillon de droite, où se dresse "l'autel de l'amour" derrière lequel s'entrecroisent des carquois, la symbolique est cette fois celle de l'hyménée. De part et d'autres d'un pot-à-feu, deux colombes se becquetant, le tout drapé d'un large ruban ponctué de campanes et agrémenté de bouquets de fleurs des champs... Sans doute la mariée était belle, mais certainement elle était fort riche!

 
 

 
 
Au centre du faux dormant, entre deux bandes de rais-de-coeur, une charmante colombe se perche sur des rameaux fleuris.
 
 

 
 
Au centre de la traverse basse, en fort relief, et débordant sur la moulure, deux tiges de roses épanouies (on en compte huit à nouveau) et en boutons, nouées d'un ruban, agrémentent le décor d'instruments de musique (harpe, luth et cor).
 
 

 
 

Les pieds en console sculptés de palmettes d'acanthe crispée, les larges montants également très richement sculptés. On découvre ici également le montage de bon aloi et la coupe d'onglet de la large frise d'encadrement en feuilles lancéolées posée en biseau.

 
 

Armoire-de-mariage-normande-fécampoise

 
 
Le meuble vu de 3/4 gauche.
 
 

Armoire-régionale-de-mariage-normande-en-chêne-fécamp

 
 
Le meuble vu de 3/4 droit.
 
 

 
 
Les côtés du meuble, également construits en chêne merrain.
 
 
 
 

Le meuble ouvert, découvrant étagères et tiroirs.
Dos, plafond et plancher également en chêne massif.

 
 

 
 
Le meuble vu de dos.
 
 


DOCUMENTATION