ARMOIRE
DE MARIAGE FÉCAMPOISE |
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Quand l'armoire de Fécamp atteint un tel niveau d'opulence, les amateurs la considèrent comme la plus riche armoire de toute la Normandie, et elle se hisse même incontestablement au plus haut rang parmi les armoires régionales françaises. Ces armoires d'exception ont constitué des marqueurs sociaux, meubles de mariage des classes les plus riches, en leurs temps armateurs et gros négociants liés à la navigation ou riches propriétaires terriens, puis bien souvent par la suite propriétés d'industriels fortunés, telle que celle-ci provenant par héritage en ligne directe d'un très célèbre industriel fécampois (véritable pionnier de l'automobile). Le chêne maillé dit "merrain" est obtenu, à
l'inverse du sciage de long, par un débit de l'arbre en quartiers.
Il nécessite des arbres centenaires et sans défauts, et
produit davantage de pertes puisque le sciage n'est pas parallèle
(exactement comme les quartiers d'une orange). Cependant il présente
l'avantage d'être à la fois plus léger et plus solide,
mais surtout il apparaît beaucoup plus beau une fois ciré
ou verni grâce à ses moirures.
Epoque : milieu du XIXe siècle.
Dimensions : Hauteur 2,68 m - Largeur 1,44 m - Profondeur 0,52
m
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Le répertoire sculpté est riche et varié, les fleurs et en particulier les roses sont omniprésentes, on y trouve également pommes, figues et raisin... L'acanthe y est également très présente, en crosse et en palmette et, pour les encadrements, aux classiques rangs de perles et de rubans torsadés viennent s'ajouter sur ce modèle des frises d'oves d'une rare qualité.
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L'armoire présente un extraordinaire entablement, l'arc médian de la corniche épouse et recouvre parfaitement le bouquet central à motif de deux colombes, se becquetant sous une large couronne de fleurs posées sur un carquois et une torche entrecroisés liés d'une passementerie agrémentée de roses, tandis que le décor de perles, d'oves et de godrons, se ponctue d'impressionnantes crosses d'acanthe qui viennent s'affronter en doubles volutes. Au sommet des portes prennent place des bouquets en fort relief et sur le dormant une large acanthe en console. |
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Les panneaux aux remarquables moires de chêne sont bordés de rangs de perles sur des moulures qui dessinent de belles sinuosités, les portes sont encadrées de cordelettes torsadées flanquées de larges frises d'oves. On remarque au centre du faux dormant une colombe perchée sur une chute florale. La double volute d'acanthe est toujours omniprésente (corniche, médaillons, traverses, pieds...). |
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Le médaillon de gauche, bordé d'un double encadrement d'oves et de perles, est orné des attributs du dieu Mercure : casque ailé (pétase), caducée, bouclier à umbo, mais aussi du trident du dieu Neptune, et enfin on distingue également un tonneau et une corne d'abondance débordant d'écus, le tout agrémenté d'une passementerie à campanes, de fleurs variées et de feuilles de chêne avec glands. |
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Le médaillon de droite est sculpté d'instruments de musique, guitare-harpe et flageolet ainsi que d'une partition musicale. On y voit également une torche et une colombe. |
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On voit ici que les montants ne sont pas oubliés, richement sculptés eux aussi, d'un fleuron et de chutes florales encadrées de rubans torsadés, le tout ponctué de palmettes d'acanthe. |
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Détails : du pied à double enroulement - de la clé et de la serrure - de la frise d'oves. |
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Au centre de la traverse basse s'entrecroisent en fort relief, sur fond de partitions, luth et flageolet liés par une passementerie et une couronne florale. On observera sur cette vue les frises d'oves (classiques) ponctuées de crosses d'acanthe qui ourlent la traverse en comparaison avec les (rares) frises d'oves encadrant les portes. |
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L'armoire, portes ouvertes, avec dos, plafond, plancher, étagères et tiroirs également en chêne massif. |
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DOCUMENTATION |
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