CET OBJET D'ART OU CE MEUBLE EST VENDU - SI VOUS LE REGRETTEZ N'HESITEZ PAS A |
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ARMOIRE D'ART POPULAIRE BRETON |
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Exceptionnelle armoire d'Art populaire en cerisier et bois parquetés à décor d' intarsias anthropomorphes et zoomorphes en bois indigènes et exotiques. Signée Froc, datée 1840.
Pays de Rennes (Chavagne - Bruz).
L'ensemble iconographique figurant sur cette armoire n'est rien moins qu'extraordinaire, dépassant tout ce que nous avons pu voir par ailleurs, et on pourra chercher dans les sources documentées des ouvrages consacrés au mobilier régional ou aux musées d'Art populaire sans rien trouver d'aussi exhaustif. Les bois employés sont au nombre de sept : le cerisier massif pour la façade, les traverses des côtés ainsi que les retours de la corniche, le châtaignier pour les panneaux des côtés, les montants arrières et toutes les fonçures, le cerisier, le merisier et le noyer pour le parquetage des panneaux de portes, le chêne des marais (parties sombres), le houx (parties claires) et l'acajou (parties rouges) pour les décors.
Il faut se garder de confondre marqueterie, placage et intarsia. L'intarsia est un art consistant à incruster des pièces de bois de plus ou moins faible épaisseur sur un support de bois massif afin de créer des images par la juxtaposition des teintes de bois. Le mot intarsia vient du mot latin interserere qui signifie insérer. Cette technique apparaît en Europe au xve siècle pour la décoration des édifices religieux où le marbre était également utilisé et se répand pendant la seconde Renaissance. L'intarsia est un procédé italien mixte, qui relève de la menuiserie puisque son décor est incrusté dans un panneau de bois massif, mais également de l'ébénisterie dont elle est l'ancêtre, puisque les décors incrustés sont fixés à l'aide de colle. On nomme les artisans pratiquant l'intarsia des intarsiatori.
Outre les éléments incrustés sur la corniche, les montants, le dormant et la traverse basse, c'est bien entendu le bandeau de la traverse supérieure ainsi que le sommet du dormant qui retiendront particulièrement l'attention. Le thème illustré est une chasse aux loups : On y voit en effet un gendarme (côté gauche) ainsi qu'un garde-champêtre (côté droit), faisant fuir, qui un loup blanc, qui un loup noir, tandis qu'en dessous du vase fleuri central où sont perchés des oiseaux se tient un lieutenant de louveterie, également en grande tenue.
Nous avons fait l'acquisition de cette armoire dans un ancien charmant relais de chasse, ancienne propriété d'un célèbre architecte rennais, situé dans les bois de Cicé. Ces bois marécageux furent au cours des siècles derniers liés tant à la réalité qu'à la légende du loup. On rapporte qu' "en 1689, Rénée Foucault, dame de Cicé, y fut mordue par un loup et en mourut."
Par ailleurs il nous apparaît comme une évidence que notre artisan y aura trouvé là l'essence rare et si particulière nommée chêne des marais.
Il n'existe en Bretagne, qui est sans soute la province la plus cloisonnée de toutes, que quelques zones, et fort réduites en superficie, où l'on peut rencontrer des meubles travaillés en intarsia, il s'agit du Vannetais, du pays de Guéméné et du Faouët, et surtout et principalement du pays de Rennes. Cependant, à notre connaissance, il n'y est qu'un seul meuble véritablement référent dans le mobilier connu, en tous cas le seul meuble à décor d'intarsia anthropomorphe. Il s'agit d'une horloge rennaise appartenant au musée de Bretagne, photographiée dans plusieurs ouvrages, et qui est l'objet d'une étude dans le livre de Gwénaël Baron et Alison Clarke : Menuisiers et mobilier du Pays de Rennes. On y découvre d'autres analogies, elle est en effet datée 1825, signée d'un autre artisan connu seulement par cet ouvrage unique (Pierre Guilloré), et elle provient de Mordelles, soit à peine à 10 kilomètres de Cicé. Signalons aussi une exceptionnelle armoire vendéenne, datée 1811,
Assemblage du bâti à tenons,
mortaises et chevilles, fonçures et étagère en
bois
Très bel état d'origine de l’ensemble,
Dimensions : hauteur 2 m 21 x largeur 1 m 31 x profondeur 0 m 67. |
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Partie supérieure du meuble. |
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Partie inférieure du meuble. Date et signature en intarsia à la base du dormant. A noter le souple enroulement de feuillages autour d'un thyrse. |
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Le meuble de 3/4 gauche. |
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Le meuble de 3/4 droit. |
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Le décorum de la façade. |
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Le décor anthropomorphe et zoomorphe. |
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Le gendarme, coiffé de son bicorne et armé de son sabre - le loup blanc. |
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Le loup noir - Le garde-champêtre, coiffé de son képi et armé de sa fourche à loup. |
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Le vase central orné d'oiseaux et de fleurs stylisées - Le lieutenant de louveterie en grande tenue. |
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Les entrées de serrure et chevrons du faux-dormant - Un détail de l'intarsia ornant les montants. |
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Le meuble ouvert. |
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Les côtés du meuble et ses demi-colonnes en intarsia. |
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Le dos du meuble. |
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DOCUMENTATION |
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MENUISIERS ET MOBILIER DU PAYS DE RENNES – Gwénaël Baron & Alison Clarke / Ed, Apogée |
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MENUISIERS ET MOBILIER DU PAYS DE RENNES – Gwénaël Baron & Alison Clarke / Ed, Apogée |
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Documentation étude Leclere - Maison de Vente aux enchères | Marseille | Paris-Drouot |
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Gravure - "AU LOUP !" - Tableau de Charles VERLAT daté 1861 |
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Documentation : https://www.ecoutelebois.com/ |
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